Le constat

Un système à refondre

L’avenir de la France passe par une refonte de notre système de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle, par une économie de la connaissance, par un développement de la recherche qui débouche sur l’innovation.

Si la plupart des personnalités politiques en conviennent, il s’en faut de beaucoup qu’elles en fassent une priorité dans leur programme.

Concrètement, dans un pays comme la France, avec ses traditions, l’État ne doit pas se désengager de l’enseignement supérieur et doit, dans les institutions universitaires, trouver un point d’équilibre entre une véritable autonomie libérant les initiatives et le garde-fou à cette autonomie que constitue le statut national des universitaires. Actuellement, les universités françaises cumulent les inconvénients des deux systèmes car l’autonomie complète (qui n’est pas dans la tradition française) devrait être tempérée par la responsabilité financière et pédagogique. Or bien des présidents veulent être totalement libres et dans leur budget et dans l’organisation des diplômes qu’ils délivrent… mais en gardant le label national de leurs diplômes et en demandant à l’État de combler leurs déficits qui deviennent dans certains cas abyssaux en raison d’une mauvaise gestion réalisée quasiment sans contrôle. Pour nous, la voie française devrait assurer un équilibre entre l’autonomie et la mission nationale de l’enseignement supérieur (comme des autres ordres d’enseignement).

Si le collège et le lycée ont pour mission essentielle d’amener chacun au plus haut de ses capacités, les formations supérieures ne peuvent se donner pour objectif de faire réussir tout le monde : elles appartiennent à un niveau différent, dont l’excellence doit être le mot-clé. On ne va pas à l’université pour être médiocre, mais pour posséder à fond telle ou telle matière, telle ou telle spécialisation. Il ne s’agit pas cependant de limiter les universités à une formation à la recherche : tous les étudiants n’ont pas vocation à devenir chercheurs, à moins de s’exposer à ne jamais rien trouver. L’enseignement supérieur tout à la fois conforte la culture, initie à la recherche et forme à des métiers.

Enfin, à l’instar de la francophonie, l’enseignement supérieur est essentiel au rayonnement de la France et à la promotion de ses intérêts dans le monde. Alors que la demande d’enseignement supérieur explose à travers le monde, la France ne propose que 600 programmes à l’étranger qui rassemblent au total moins de 40 000 étudiants étrangers contre trois fois plus pour les seuls Britanniques. Il est ainsi impératif de développer cette offre qui va de pair avec un contrôle des résultats.

Un système qui doit permettre aux étudiants de s’insérer dans la société

La crise Covid a poussé de nombreux jeunes dans une précarité la fois financière – avec la perte de petits boulots – et psychologique – avec la perte de liens sociaux, l’épuisement moral et physique, l’absence de perspectives et, pour beaucoup, le décrochage. Par les sacrifices demandés par le gouvernement à des générations qui n’avaient rien ou si peu à craindre du Covid, elle a mis en

lumière une propension détestable à considérer les jeunes générations comme des variables d’ajustement des politiques publiques.

La jeunesse n’est pas soluble dans un chapitre de projet présidentiel, elle doit être un fil rouge de l’ensemble d’un programme. Ainsi, les étudiants sont concernés par l’ensemble de mes mesures pour une France à nouveau debout, capable de défendre ses intérêts, d’affirmer ses valeurs, de retrouver sa cohésion et sa place dans le monde. Néanmoins il est urgent de redonner un sens à l’orientation, mettre fin aux situations qui empêchent les étudiants méritants de suivre leur cursus et favoriser l’insertion professionnelle.


Nos 21 mesures

Réaffirmer le caractère national de l’enseignement supérieur et le principe de son accès gratuit

  1. Réaffirmer le principe d’un accès gratuit à l’enseignement supérieur, ainsi que la gratuité des concours pour les Français.
  2. Refuser toute procédure de recrutement hors examen unique dans les grandes écoles sous peine de créer des étudiants de seconde catégorie.
  3. Interdire toute forme de recrutement et/ou de sélection par tirage au sort, totalement contraire aux principes républicains.
  4. Conditionner le maintien légal des étudiants étrangers en France à leurs résultats de façon à empêcher une forme d’immigration clandestine avec une marge de tolérance
  5. Prévoir des cours de remise à niveau pour les étudiants de première année connaissant de grosses difficultés universitaires
  6. Supprimer les schémas régionaux de l’enseignement supérieur créés par la loi Fioraso de juillet 2013 car l’enseignement supérieur est un service public NATIONAL dont la responsabilité doit relever au premier chef de l’Etat et garantir l’égalité républicaine.
  7. Démocratiser le mode d’élection des présidents d’université en les faisant élire conjointement par les deux conseils (d’administration et académique) et pas seulement par le premier.
  8. Procéder à des associations d’universités de façon à créer des synergies mais de taille plus raison-nable que celles qui existent, afin d’éviter les usines à gaz contre nature coûteuses et très peu démo-cratiques que sont les Communautés d’universités et d’établissements (COMUE).
  9. Afin de permettre l’ouverture d’Unités d’Enseignement de différentiation (= d’option) à faibles effectifs, allouer des crédits pédagogiques spécifiques et un compte-épargne des heures complémentaires des enseignants-chercheurs sera créé, dans lequel les excès et les déficits de service seront cumulés.

Mettre fin aux situations qui empêchent les étudiants méritants de suivre leur cursus

  1. Maintenir des bourses sur critères sociaux mais les conditions d’octroi prendront réellement en compte l’assiduité aux travaux dirigés et pratiques, ainsi que les résultats scolaires.
  2. Renouveler les résidences universitaires et construction de nouvelles résidences, avec tarif d’accès dégressif en fonction des ressources et un premier échelon gratuit, mais accès conditionné aux ré-sultats scolaires.
  3. Mettre fin à la dérive de l’augmentation des frais de scolarité annexes.

Garantir la laïcité et se prémunir des expérimentations hasardeuses des lobbies

  1. Etendre l’interdiction du port de signes religieux ostentatoires, déjà en vigueur dans l’Éducation Na-tionale, à l’Éducation Supérieure et aux instituts et laboratoires de recherche.
  2. Interdire l’écriture inclusive dans tout document administratif et son utilisation dans le matériel pé-dagogique et les sujets d’examen.
  3. Arrêter les financements aux études sur la théorie du genre et retirer l’accréditation aux laboratoires et unités de recherche propageant la théorie du genre.

Redonner un sens à l’orientation

  1. Améliorer l’orientation des élèves en présentant les métiers deux heures par mois à partir de la quatrième
    • Alors que le chômage des jeunes s’approche des 25 %, la France comptait seulement 500 000 apprentis en 2020 contre 1,5 millions en Allemagne. Pour mémoire, les deux tiers des jeunes diplômés effectuant un apprentissage trouvent un emploi dans les sept mois qui suivent la fin de leur formation contre 50 % pour les autres et nombre de dirigeants de TPE et PME, les entreprises qui font vivre la France, sont passés par cette filière et la plébiscitent.
  2. Doper l’apprentissage qui offre aux jeunes une formation duale, pratique en entreprise et théorique en école et viser 1 million d’apprentis à la fin du quinquennat
    • Mettre en valeur les entreprises qui font l’effort de former des apprentis et créer un label affichable par les PME formant un ou plusieurs apprentis. Ce label facilitera l’accès aux marchés publics.
    • Permettre d’adapter la durée et les horaires de travail des apprentis mineurs à l’horaire de travail de l’entreprise sur avis conforme du médecin du travail lors de la visite d’embauche : certaines entreprises se voient contraintes de renoncer à l’embauche d’un apprenti mineur en raison de l’impossibilité légale de faire coïncider les horaires théoriques et réels de travail.
    • Alléger les contraintes pour le chef d’entreprise : désigner, à la signature du contrat, un interlocuteur unique chargé d’accompagner le chef d’entreprise pour toutes questions relevant de la gestion des absences, du transport, du logement et de l’hébergement ou des problèmes d’ordre plus généraux tels qu’un comportement inapproprié.
    • Cibler les formations sur ceux qui en ont vraiment besoin (jeunes sortis du système scolaire et chômeurs de longue durée) et ainsi consacrer un budget plus important par personne formée.
    • Créer un organisme régional ad hoc, incluant les régions et les partenaires sociaux, très au fait du monde du travail, qui assurera l’orientation des élèves.

Favoriser l’insertion professionnelle

Le taux de chômage des 16-25 ans est supérieur à 25 % en France, soit plus du double de la moyenne nationale. En parallèle, les salaires des emplois étudiants sont généralement modestes. C’est pourquoi je veux alléger les charges patronales et salariales en supprimant purement et simplement les cotisations sociales des emplois étudiants.

  1. Rétablir un service national de 3 mois obligatoire au cours duquel les jeunes auront droit à 1 passage du permis de conduire. Il sera aménageable en service militaire de 1 an pour ceux qui le souhaitent
  2. Exonérer de cotisations les emplois étudiants
  3. Certifier les engagements associatifs pour permettre de les valoriser sur le CV
  4. Mettre en place un véritable parcours de la deuxième chance pour les jeunes sans qualification leur permettant d’alterner entre formations et expériences professionnelles