Le constat

Fille de la Grèce, de Rome et du christianisme, l’Europe, bien que médiocrement dotée en ressources naturelles, a peu à peu écrit une histoire marquée par le progrès des arts, des sciences, des techniques et des idées, jusqu’à l’invention d’un humanisme et d’une modernité de portée universelle.

Ainsi, forte de sa puissance spirituelle, morale et matérielle en croissance permanente à partir de la Renaissance, l’Europe a peu à peu forgé les instruments d’une domination mondiale dont les héritages, multiples, marquent encore profondément aujourd’hui le monde contemporain.

Les deux guerres mondiales qui ont failli la détruire, la menace d’une troisième et de l’asservissement concomitant à une idéologie totalitaire, le reflux des empires coloniaux et l’émergence du monde multipolaire qui en résulte, ont conduit les nations européennes à chercher à s’unir.

La construction européenne qui en est issue est ainsi née d’un profond désir de paix et de sécurité, face aux nouveaux géants d’un monde en voie de rétrécissement et d’uniformisation.

L’Union européenne a défiguré l’idée européenne

A ses débuts, en pleine expansion d’après-guerre, la recette a fonctionné et apporté des bienfaits certains aux peuples avant, hélas, de dériver. Avec les traités de l’Acte unique, de Maastricht, d’Amsterdam, de Nice, de la Constitution européenne transformée en traité de Lisbonne (2008) au prix d’une scandaleuse trahison de la volonté du peuple français qui avait rejeté ce mauvais texte en 2005, jusqu’au TSCG de 2012 renforçant le Pacte de stabilité à un niveau insupportable, l’intégration européenne s’est enfermée elle-même dans une impasse bureaucratique et anti-démocratique dont elle ne sait plus comment sortir…

Cette trahison de l’idée européenne s’est produite et accélérée à la charnière du nouveau siècle dans un double mouvement d’élargissement inconsidéré à des pays à l’économie et aux mentalités très différentes, et de prise du pouvoir par des institutions communautaires non-élues que les traités n’ont cessé de renforcer au détriment des représentants des démocraties nationales.

Cet élargissement sans fin, par l’augmentation importante de pays membres qu’il a provoqué, a par ailleurs précipité la dérive fédéraliste de l’Union Européenne, par le biais de l’extension de la majorité qualifiée – qui permet à une majorité de pays d’imposer des mesures que refusent les autres – et de la montée en puissance parallèle des prérogatives communautaires, consacrant l’affaiblissement des Etats – trop souvent, hélas, avec la complaisance de gouvernants démissionnaires.

Ainsi, les institutions supranationales ont progressivement pu affirmer leur prédominance sur le Conseil des ministres et l’action interétatique. Dans certains pays membres – comme la France – où le contrôle parlementaire est mal armé face à cette mécanique, ce sont deux piliers fondateurs de la démocratie qui ont peu à peu été bafoués : la souveraineté nationale qui n’appartient qu’au peuple et celui de la séparation des pouvoirs qui prémunit contre l’arbitraire.

En outre, la concurrence économique dogmatique pratiquée par Bruxelles affaiblit les industries européennes et les expose à la concurrence déloyale des pays émergents par une ouverture à tout va des frontières commerciales du marché unique. Au total, la Commission fait du marché intérieur européen une simple zone géographique du libre-échange mondial, accélérant les délocalisations industrielles.

Enfin, cette Union Européenne inefficace, intrusive, antidémocratique et autoritaire, n’hésite plus à s’asseoir sur le suffrage universel qui la désavoue de plus en plus souvent et ouvertement.

Car les peuples ont compris que l’Union Européenne fait fausse route et qu’elle s’entête dans ses erreurs. L’addition des crises, des problèmes et des injustices qui lui sont imputables place désormais l’Europe dans une situation intenable, dont elle doit sortir au plus vite si elle ne veut pas sombrer.

Pour sauver l’idée européenne qui demeure une belle promesse pour tous les habitants de notre continent, il faut avoir le courage de rompre avec les chimères de l’école supranationale. Avec cette tentation du monolithisme qui n’est pas seulement une menace mortelle pour les démocraties d’Europe, qui vivent et s’incarnent dans les nations. Elle l’est tout autant pour sa prospérité et, plus fondamentalement encore, pour sa diversité politique et culturelle qui a précisément fait son génie à travers les âges.

Au lieu d’exposer ses peuples aux désordres du monde, l’Europe doit les en protéger. Cela passe clairement par une rupture avec les fléaux qui les accablent aujourd’hui : chômage de masse, anarchie migratoire, nivellement économique, social et environnemental par le bas, destruction de notre industrie, élargissement sans fin et politique extérieure hasardeuse envers la Russie, doivent une fois pour toutes cesser !

Pour que notre continent retrouve la liberté et la puissance dont il est aujourd’hui orphelin, il lui faut oser le nouveau Printemps des peuples que seule l’organisation européenne confédérale, souple et volontariste de l’Europe des Nations, chère au général de Gaulle, peut lui apporter. Il s’agit de rendre aux nations la maîtrise de leurs lois, de leur budget et de leurs frontières, en leur permettant de s’allier sur des projets au sein d’une l’Europe des projets à la carte.

L’enjeu : construire une Europe des Nations libres autour de projets concrets servant les peuples

L’Europe est à l’image d’un immeuble en copropriété dont les pays seraient les « appartements » et la Commission Européenne le « syndic ». Ce mauvais syndic multiplie les règles abusives, nous envoie des factures exorbitantes (9 milliards d’euros net par an pour la France en moyenne) et a supprimé les portes de notre appartement (les frontières) sans mettre un code à l’entrée de l’immeuble pour nous protéger.

Nous souhaitons remettre le syndic à sa place : il doit seulement gérer les projets communs et ne pas chercher à dicter à chacun des co-propriétaires l’aménagement de son appartement et l’organisation de sa vie de famille. Cela n’interdit pas aux voisins de rester bons amis et d’investir ensemble (projets communs à la carte) pour améliorer la copropriété.

Ainsi nous voulons rendre aux nations leurs libertés et leurs marges de manœuvres et remplacer l’Union Européenne par une communauté des nations libres et des projets à la carte. Cette association permettrait à nos chères vieilles nations de relever ensemble les 3 grands défis du XXIème siècle que sont :

  • L’indépendance du continent européen en matière scientifique, numérique et d’innovation face aux Etats-Unis et à la Chine
  • La réponse à l’explosion migratoire en provenance du continent africain et le développement de ce dernier, seule façon d’y fixer sa population
  • L’impératif écologique et la préservation de notre planète

Nos mesures

  1. Suspendre immédiatement l’application des dispositions les plus contraires à l’indépendance de la France – les travailleurs détachés, l’espace Schengen, l’impossibilité d’aider les entreprises nationales et cesser de verser les 9 milliards de solde net.
  2. Renégocier avec nos partenaires sur la base du traité alternatif en annexe au présent programme (en faveur d’une communauté des nations libres et des projets à la carte). Si les négociations aboutissent, ce dont nous ne doutons pas, nous soumettrons le traité à referendum ; si les négociations échouent, la France quittera cette Union Européenne fantôme.
  3. Renoncer à tout accord de type TAFTA et CETA.
  4. Permettre à tous les pays qui le souhaitent de se réunir, en petits groupes à géométrie variable (3, 7 ou 10 pays…), autour de grands projets d’avenir :
    • Dans l’énergie : pour préparer la transition, nous pouvons nous allier pour créer le panneau solaire du futur, développer les carburants à base d’algues, le nucléaire de 4ème génération, sûr et non polluant, des outils de stockage de l’énergie…
    • Dans la santé : pour lutter ensemble contre le cancer, Alzheimer ou encore les maladies orphelines que les grands laboratoires négligent.
    • Dans l’espace : promouvoir une politique spatiale européenne afin de conserver notre indépendance vis-à-vis des technologies américaines, maîtriser des innovations clefs qui irriguent notre industrie et génèrent d’importantes retombées économiques.
    • Dans le numérique : il est indispensable de retrouver notre souveraineté dans ce domaine. S’affranchir de la domination numérique américaine est non seulement une priorité diplomatique et de sécurité, c’est un axe de progrès économique et technique pour les pays européens.
    • Dans la défense : la collaboration dans le domaine des technologies militaires doit pouvoir se poursuivre et s’approfondir, tout en étant soigneusement soumise à une logique politique et diplomatique.
  5. La tenue d’un référendum sur l’appartenance de la France à l’Union européenne.

Cette proposition vient compléter le projet de négociation d’un nouveau Traité déjà porté par Nicolas Dupont-Aignan en vue d’une refonte complète de l’Union européenne. Concrètement, soit les négociations aboutissent à un projet de nouveau Traité satisfaisant, qui garantit l’indépendance et la Liberté des Français, et ces derniers auront alors le choix entre ce nouveau Traité et la sortie de l’Union européenne : soit les négociations échouent et les Français seront consultés sur la seule sortie de l’Union européenne. Il est ici rappelé que 63% des Français sont demandeurs d’un tel référendum d’après un sondage de l’institut IFOP paru récemment.