C’est devenu une loi tristement incontestable : toute poussée de fièvre proche-orientale entraîne à sa suite une ébullition dans les classes de nos banlieues et la violence des réactions de certains élèves semble proportionnelle à l’arrogante ignorance qu’ils ont de la géopolitique de la région. Au lieu de leur répondre par la nuance, par la présentation de la complexité de la situation, les partis de gauche -au premier rang desquels on trouve La France Insoumise– ainsi qu’une importante partie des médias, préfèrent leur tendre un miroir embellissant qui flatte leur confusion générale et fait de leur fanatisme la preuve d’une généreuse conscience humanitaire.
Samedi 15 mai, un peu partout en France, des rassemblements, des manifestations (souvent interdites, comme à Paris) ont eu lieu. On a dénombré 22000 participants à travers la France et environ 3000 à Paris.
Tout se serait déroulé dans le calme dans notre belle capitale, si l’on en croit la plupart des télévisions et des radios. À peine ose-t-on évoquer quelques « débordements » dont se seraient rendus coupables des « jeunes » qui n’ont -bien sûr- rien à voir avec la cause généreuse qui était défendue ce jour-là !
La réalité, perceptible par tout observateur attentif, est tout autre. Paris a subi le déferlement d’une foule qui ne scandait nul slogan pacifique. Les cris, que l’on a entendus au milieu des drapeaux palestiniens, dans la capitale, étaient « Allahou Akbar ! », « Israël assassin ! », « Mort à Israël ! ». Une justification (s’il en fallait une) à l’interdiction de la manifestation par le Ministère de l’Intérieur et la Préfecture qui se souvenaient des « Mort aux juifs ! » entendus à Paris en Juillet 2014, lors d’une précédente manifestation.
Des feux de poubelles ont également été constatés samedi, ainsi que des affrontements violents avec la Police qui a subi le tir nourri de projectiles de toutes sortes et particulièrement de pierres. Un policier a été sévèrement blessé. Pour dire les choses avec plus de clarté, les rues de Paris ont été investies par des islamistes qui ont défié l’autorité de la France, se sont joués de la loi et ont, encore une fois, bénéficié de la faiblesse d’un pouvoir qui ne sait pas réagir face aux attaques qu’endure notre pays. On attend les condamnations judiciaires des participants ! Le Hamas, à l’honneur lors des manifestations de samedi, n’est pas seulement un mouvement islamiste, c’est un mouvement terroriste, reconnu comme tel par la plupart des démocraties occidentales, dont la France. S’en réclamer, refuser de le condamner moralement, s’apparente à une apologie du terrorisme.
Bien entendu, le droit de critiquer la politique israélienne n’est pas interdite et l’on peut noter au passage que peu de gens s’en privent. Mais le soutien des actions terroristes menées par des groupes palestiniens violents n’est pas acceptable. D’autant plus que cette posture irresponsable entraîne des conséquences très concrètes pour notre pays. Les agressions antisémites ont augmenté de 78% en 2018 et continuent de croître chaque année. Les familles juives désertent certains quartiers, la Seine-Saint-Denis ne compte presque plus d’élèves juifs scolarisés dans les établissements publics et l’on voit nombre de nos compatriotes juifs préférer quitter la France pour rejoindre Israël. Rappelons que Mohamed Merah, en 2012, est entré dans une école juive à Toulouse et a tué cinq personnes dont trois enfants parmi lesquels se trouvait une petite fille qu’il a rattrapée par les cheveux pour lui tirer une balle dans la tête. Il a prétendu que c’était pour venger les enfants palestiniens.
Le courage, en politique, tient dans la capacité à dire, sans faire trembler ni sa voix, ni sa plume, ce que les foules fanatiques refusent d’entendre. En premier lieu, que le conflit israélo-palestinien ne doit pas être le sujet qui domine les médias français et obsède pour des raisons inavouables certains partis politiques. Mais s’il faut l’évoquer, alors il faut le faire avec objectivité et rigueur.
Ainsi, que nous disent les derniers événements en date ?
Dimanche, en fin de journée, le total des roquettes tirées -depuis des zones habitées sur des cibles civiles- par le Hamas depuis lundi était de 3500. Le « Dôme de fer » a réussi à détruire nombre d’entre elles mais l’on déplorait tout de même 10 morts et 275 blessés israéliens. Du côté palestinien, il y avait 188 morts (dont 129 terroristes) et 1280 blessés selon les médias locaux. Et, encore une fois, il faut tordre le cou aux accusations calomnieuses qui pèsent sur Israël. Non ! L’État hébreu n’est pas un État voyou tueur d’enfants. Chaque tir israélien est ciblé, les personnes qui se trouvent sur site sont prévenues des attaques et ont le temps d’évacuer les lieux. Mais le Hamas préfère parfois sacrifier sa propre population et cache ses arsenaux, ses services de renseignements au milieu des civils, parfois dans des écoles ou des tours hébergeant des médias palestiniens et étrangers. Ainsi, la tour abritant la chaîne de télévision Al-Jazeera a-t-elle été détruite samedi par des tirs de Tsahal. Elle abritait des équipements militaires du Hamas.
L’élément déclencheur des violences de ces derniers jours serait l’expulsion de quatre familles palestiniennes du quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem, décidée par le tribunal, après de nombreux appels, allant jusqu’à la Cour Suprême d’Israël. Le litige portait sur l’absence de titres de propriété par ces familles. Et cette expulsion est à l’image du conflit israélo-palestinien : un imbroglio de droit complexe, une incapacité de l’Autorité palestinienne à reconnaître l’État d’Israël, une occupation de territoires par Israël non reconnue par l’ONU, une sécurité précaire pour les civils israéliens, un droit évident pour les Palestiniens d’avoir un État. Une situation géopolitique qui ne se réglera jamais à coups d’anathèmes ou de complaisance avec la violence, d’où qu’elle vienne.
Avec Nicolas Dupont-Aignan, il n’y a aucune complaisance, ni avec l’antisémitisme, ni avec l’antisionisme, ni avec le droit légitime à l’existence d’un État palestinien.
Mais samedi, dans les rues des grandes villes de France, la situation semblait simple : les Israéliens sont les pires ennemis des Palestiniens et des musulmans en général. Et qu’importe la situation des musulmans du Yémen, de Chine ou d’ailleurs.
Le même jour, un attentat dans une mosquée, en Afghanistan, faisait plus de 60 morts. Aucun média n’en a parlé. L’attaque était revendiquée par DAESH.
Olivier Weber
Délégué National à l’instruction publique