Jean-Marc Ayrault a démarré les consultations avec les syndicats pour procéder à une nouvelle et énième réforme des retraites. Il s’est surtout évertué à ne fâcher personne au détriment de la jeunesse.
Ne pas fâcher les syndicats patronaux, c’est promettre de ne pas augmenter les charges patronales. Par un tour de passe-passe dont il a le secret, la piste privilégié consisterait donc à échanger une hausse des contributions patronales contre un transfert du financement de la branche famille sur de la CSG ou de la TVA. En clair, c’est aux salariés d’aujourd’hui, les plus jeunes, de payer encore plus cher les pensions des retraités d’aujourd’hui.
Ne pas fâcher les syndicats, pour le gouvernement socialiste, c’est aussi promettre de ne pas toucher à l’âge légal de départ en retraite, ni à la durée de cotisation avant 2020. Le calcul est simple, il laisse partir à la retraite les gros bataillons de papyboomers pour éviter toute contestation électorale, avant d’obliger les jeunes générations à travailler plus longtemps pour financer le système des retraites.
Mais comment espérer de François Hollande qu’il sauve les retraites quand il sacrifie l’avenir au présent ? Comment espérer qu’il comprenne que notre système a avant tout besoin pour son financement du retour à l’emploi des millions de chômeurs que sa politique a crée ? Comment espérer qu’il le simplifie et le rende plus juste en passant à un système de retraites à points ?
La réforme qui se dessine manque cruellement de courage. Quel horizon promet le gouvernement aux jeunes ? Celui de payer beaucoup plus de cotisations, pendant 42, 43, voir 44 années, alors même que l’entrée sur le marché du travail se fait de plus en plus tard et avec les pires difficultés. Faudra-t-il travailler jusqu’à 70 ans pour des retraites de misère parce que les décisions courageuses n’ont pas été prises aujourd’hui ?
François Hollande voulait faire de la jeunesse un axe majeur de son mandat, il n’a finalement rien trouvé de mieux que de sacrifier les retraites des jeunes pour préserver celles des plus âgés.
Nicolas Calbrix
Président de Debout les Jeunes