Marisol Touraine annonce vouloir prendre en compte, selon certaines conditions, les stages dans le calcul des retraites dans le projet de loi qui sera soumis au Parlement. Voilà bien l'aveu que ces mesures que le gouvernement nous présente comme une réforme de grande ampleur pénalisent avant tout les jeunes.
En repoussant à 43 années de cotisations le seuil pour prétendre partir à la retraite pour les générations nées après 1973 tout en augmentant les cotisations, le gouvernement a, en effet, décidé de condamner les jeunes à travailler jusqu'à au moins 67 ans pour avoir une retraite à taux plein.
Les mesurettes proposées depuis ne sont pas à la hauteur. Elles ne permettent au gouvernement qu'à s'acheter une bonne conscience auprès des jeunes sans vraiment les aider à construire leur avenir.
Comment imaginer qu'un jeune qui a déjà du financer des études de plus en plus longues, puis attendre en moyenne 26 ans pour décrocher son premier CDI pourra débourser plusieurs milliers d'euros en début de carrière pour racheter quelques trimestres ?
Marisol Touraine nous propose à présent de prendre en compte certains stages dans le calcul des retraites. Il faudrait que le stage soit inscrit dans un cursus obligatoire, à partir du master 1, et que l'indemnité soit supérieure à 1050,75 euros par mois afin d'avoir contribué aux cotisations sociales. De telles conditions étant destinées à ne pas encourager les entreprises à abuser des stages à 436 euros par mois qui sont pourtant le quotidien du million et demi de stagiaires que compte notre pays. De qui se moque-t-elle ?
Si Marisol Touraine entend vraiment aider les jeunes, il faut du concret et ne plus se cacher derrière son petit doigt. Car il est bien trop facile de reprocher aux entreprises les abus d'un système permis par la loi, sans jamais que le gouvernement entende le remettre en cause, et d'en faire payer les frais aux jeunes. Il est donc indispensable que tous les stages inscrits dans un cursus universitaire comptent dans le calcul de la retraite quelque soit le montant de l'indemnité. Mais il est aussi temps de mettre les pieds dans le plats et d'interdire complètement ces sous-job à 436 euros par mois lorsqu'ils sont hors-cursus ainsi que de porter l'indemnité de stage à un montant décent pour des stages qui sont souvent des quasi-emplois.
La précarité qu'ils représentent couplée à l'allongement de la durée de vie au travail est une double peine inventée par la gauche contre les jeunes. Dans l'état actuel des propositions, il n'y a rien de concret pour aider les jeunes. Debout les Jeunes refuse totalement cette réforme des retraites qui fera peser 100% de l'effort sur les nouvelles générations et n'accepte que ce gouvernement fasse de la jeunesse une variable d'ajustement. C'est indigne d'un président qui disait vouloir faire de la jeunesse sa priorité.
Nicolas Calbrix
Président de Debout les Jeunes