Le 15 février dernier la municipalité EELV de Lyon annonçait la mise en place dans les cantines scolaires d’un menu unique sans viandes prétextant d’un service plus rapide et fluide dans le cadre des mesures sanitaires, visant à endiguer la propagation de l’épidémie de COVID 19.
Cette (fausse) justification est parfaitement hypocrite et ne saurait masquer les motivations purement idéologiques des représentants de l’extrême gauche.
Si le principe du menu unique peut se justifier pour améliorer la fluidité du service dans une cantine scolaire, celui de ne plus servir de viande est en revanche totalement hors-sujet.
Le fait est qu’EELV s’inscrit dans cette mouvance de l’écologie extrémiste qui a déclaré la guerre à la production, et accessoirement à la consommation de viande par idéologie, faisant fi de tout pragmatisme et bon sens.
Outre le danger, et non des moindres, que représente l’absence de viande dans les menus pour la santé de nos enfants, ce genre de posture, si elle venait à se généraliser, mettrait non seulement en danger la survie de nos éleveurs, mais également tout le tissu de l’industrie d’abattage et de transformation de la viande qui emploie près de 100 000 personnes dans près de 2 600 entreprises à travers nos régions1.
De même, les arguments employés par EELV pour contrer la consommation de produits carnés s’avèrent très souvent fallacieux. Ainsi, prétendre que l’élevage occupe des surfaces cultivables au détriment de l’alimentation humaine est un non-sens dans la mesure où il a précisément vocation à nourrir l’espèce humaine et que, concernant l’élevage de ruminants, il se pratique sur bon nombre d’hectares de prairies situés en zones accidentées ou humides qui ne se prêtent, de fait, guère à être cultivées, ajoutons à cela leurs effets bénéfiques sur l’entretien du paysage et le stockage du carbone. Autre (faux) argument employé par cette même mouvance est que l’élevage contribuerait à l’importation massive de soja sud-américain, ce qui dénote une mauvaise lecture, là encore, de la part d’EELV à ce sujet ! En effet, si nous déplorons, effectivement, une trop forte dépendance vis-à-vis de ces importations, la solution ne réside certainement pas dans une réduction de la consommation de protéines d’origines animales. Il s’agit de conduire une réorientation de la PAC, visant à un rééquilibrage entre production céréalières excédentaire et protéines déficitaires, comme l’a toujours réclamé Debout La France, ainsi que de soutenir tous les éleveurs faisant des efforts pour améliorer l’autonomie alimentaire de leur cheptel.
Enfin, un dernier point démontre un peu plus l’absurdité de raisonnement de la municipalité lyonnaise en la matière, les œufs et laitages figurent bien au menu des écoliers, mais donc pas la viande, alors se pose la question, si l’on suit la même logique : qu’est-ce qu’il advient des poules et vaches de réformes ?
Toute cette affaire démontre l’impasse dans laquelle nous mène la politique d’EELV et souligne, par-dessus tout, la méconnaissance, par ce parti, de nos territoires ruraux.
Plutôt que l’écologie de trottoir de l’extrême-gauche, Debout la France lui préfèrera toujours l’écologie de terroir.
Benoît Bulot
Adhérent Fédération de la Sarthe -agriculture et ruralité-
1Source : Site internet Journal « Pleinchamp » octobre 2018