Les chiffres donnent le vertige : chaque année, environ 2 millions d’animaux sont utilisés en France dans le cadre de l’expérimentation animale !
En 2019 ce ne sont pas moins de 1,13 million de souris, 227 000 poissons, 166 000 rats, 135 000 lapins, 37 000 cochons d’inde, 4900 chiens, 1000 chats, 3000 singes qui ont été utilisés dans le cadre de l’expérimentation animale pour la psychiatrie, les addictions (alcool, drogue), la toxicité des produits, les maladies dégénératives, polluants agricoles, produits ménagers…
L’expérimentation animale est un sujet sensible qui heurte bon nombre de français. Selon une étude récente (sondage ifop de février 2022), 90% des français sont favorables à l’interdiction de l’expérimentation animale. ONG, associations de défense animale, partis politiques (dont Debout la France) s’indignent contre ces pratiques bien souvent cruelles et proposent des mesures concrètes telles que :
- La garantie du droit à l’objection de conscience pour les étudiants concernant l’expérimentation animale et la dissection
- Le recours à des méthodes non-animales, à des nouvelles technologies. Pour cela il faut bien évidemment une volonté politique, des subventions, un soutien financier pour la recherche. Pour rappel la Directive européenne 2010/63/UE préconise de recourir le plus possible à ces méthodes !
- La garantie de l’indépendance et de la transparence des Comités d’éthique qui évaluent les projets de l’expérimentation animale et qui décident de leur autorisation
Justement, qu’en est-il des Comités d’éthique ?
Tout d’abord il faut savoir que les Comités d’éthique ont été créés pour répondre à la demande de chercheurs et d’agences de financement de la recherche et qu’ils existent depuis 2008. Ils doivent respecter une charte nationale portant sur l’éthique de l’expérimentation animale élaborée par le CNREEA (Comité National de réflexion éthique sur l’expérimentation animale). Par ailleurs les CEEA s’engagent à fonctionner de manière transparente, indépendante et à rendre des jugements en toute impartialité.
La France est le pays européen qui possède le plus de Comités d’éthique. Ces derniers sont composés de 5 personnes dont 4 personnes qui pratiquent l’expérimentation animale ! un non-sens !
Leur fonctionnement est complètement opaque, les décisions ne sont pas contrôlées par des organismes indépendants, et non accessibles au public ! À cet effet, les associations de défense animale préconisent de revoir la composition de ces Comités d’éthique en impliquant des membres de la société civile, d’associations de défense animale, des ethnologues, scientifiques, spécialistes en recherche non-animale …
Car il y a urgence ! En effet, de nombreux salariés de laboratoires animaliers dénoncent la cruauté et l’opacité des laboratoires ainsi que le manque de contrôles. L’association Animal Testing a révélé des témoignages qui provoquent l’indignation : animaux battus à mort, lapins et lapereaux frappés contre des tôles en fer car l’euthanasie n’est pas possible (veines trop petites) ou trop coûteuses, prélèvements de doses de sang non respectées…
Pourtant les laboratoires sont soumis à la Directive européenne 2010/63/UE (qui a été transposée dans le droit français) et sont sensés respecter ces 3 mesures (3R) :
- Réduire le nombre d’animaux
- Remplacer les méthodes animales par des méthodes non-animales
- Réduire le plus possible la douleur
Mais la réalité est bien différente : les contrôles sont biaisés, les laboratoires prévenus à l’avance (laboratoires nettoyés, animaux blessés et cadavres supprimés) et les conditions de vie des animaux même pas vérifiées. Les sanctions sont, quant à elles, pratiquement inexistantes et dérisoires (quelques centaines d’euros en cas d’infraction).
Quelle est la position de Debout la France concernant l’expérimentation animale ?
Debout la France demande le recours systématique à des méthodes alternatives ou non-animales lorsque cela est possible ainsi qu’une transparence et une impartialité des Comités d’éthique.
Cette mesure était d’ailleurs inscrite dans le programme présidentiel et la Proposition de loi n° 5203 (Chapitre II : lutter contre les mauvais traitements infligés aux animaux dans le cadre des expérimentations scientifiques) de Nicolas DUPONT AIGNAN.
Debout la France continuera à être vigilant sur ce sujet !
Carole PELLISSON
Déléguée Nationale au bien-être animal
Pour aider à la réhabilitation d’animaux issus de laboratoires : association GRAAL https://www.graal-defenseanimale.org
Source : https://engagement-animaux.fr/experimentation-animale/
https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr