Les révélations du magazine "Der Spiegel" sur l'espionnage des institutions européennes par les Etats-Unis doit servir d'électrochoc.
Le scandale n'est pas tant que les Etats-Unis surveillent l'Union européenne. Les Américains sont dans leur droit et défendent leurs intérêts. Le vrai scandale est que la Commission européenne le découvre par voie de presse et ne prenne aucune mesure de rétorsion. Leur contre-attaque se résume à une une lettre polie demandant aux autorités américaines de confirmer les informations révélées par le Spiegel.
Cet épisode démontre que nous devons arrêter d'être naïfs dans la mondialisation. Chaque pays défend son intérêt par tous les moyens légaux et illégaux possibles. Plus tôt les dirigeants européens auront compris que nous ne sommes pas au pays des Bisounours, plus efficacement ils pourront défendre les intérêts des peuples européens.
En attendant la France doit exiger de suspendre le mandat donné à la Commission pour négocier le futur traité transatlantique. Depuis des mois je dis que dans ces négociations, les Américains vont évidemment essayer de tirer le profit maximum du futur traité transatlantique. Il était donc tout naturel d'exiger l'exclusion de l'audiovisuel de ces négociations. A cette occasion M. Barroso avait traité la France de réactionnaire. Le silence de M. Barroso sur cette affaire d'espionnage ne me surprend pas. Il est bien plus prompt à insulter un pays fondateur de l'Europe qu'à réagir à l'attaque caractérisée du géant américain. C'est bien la preuve que l'Union européenne ne défend pas les intérêts de l'Europe. Par idéologie et par lâcheté, elle s'apprête à vendre l'Europe aux multinationales américaines.
Je demande à François Hollande d'agir comme les Américains et de défendre les intérêts de la France. Dès demain il doit retirer la France des négociations du marché transatlantique et demander personnellement des comptes au Président Obama sur cette affaire d'espionnage.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République