Malgré ses apparences de fermeté, le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, reste toujours plus préoccupé du sort des délinquants que de l’efficacité des forces de l’ordre et de leur condition d’exercice.
Voila quelques semaines, le gouvernement Ayrault voulait obliger policiers et gendarmes à remettre un récépissé à chaque citoyen lors d’un contrôle d’identité. Derrière la volonté honorable d’éviter quelques contrôles au faciès abusifs, on jetait une suspicion systématique et intolérable sur les forces de l’ordre tout en créant une usine à gaz capable de saper tous les efforts pour maintenir l’ordre et lutter contre la délinquance.
Grâce à la mobilisation des policiers et de plusieurs mouvements politiques, dont Debout la République, ce projet absurde a été abandonné. Mais c’était sans compter sur l’imagination des technocrates socialistes, toujours prompts à faire passer la sécurité publique et le dévouement de nos fonctionnaires de police derrière leur idéologie.
En obligeant chaque policier et chaque gendarme à arborer son matricule, M. Valls remet en cause le professionnalisme et le civisme de nos forces de l’ordre. Les policiers n’ont pas besoin d’une procédure bureaucratique ni d’une pression psychologique supplémentaires. Les réductions d’effectifs systématiques ont rendu leurs conditions de travail particulièrement difficiles, et seule leur ferveur républicaine leur permet d’assurer leur mission. C’est donc de moyens supplémentaires, et surtout de confiance, dont ont besoins nos fonctionnaires de police et nos gendarmes.
Plutôt que de chercher à traquer les forces de l’ordre, le gouvernement devrait évaluer le système judiciaire qui sape quotidiennement, par son laxisme et son incurie, le travail de terrain des policiers. Ce n’est pas aux policiers mais bien aux juges auxquels il faudrait attribuer un matricule, pour que chaque citoyen constate comment ceux-ci font appliquer les lois.
La Justice est rendue au nom du Peuple. Si les juges se savaient plus observés, ils seraient surement moins laxistes. Chaque citoyen devrait pouvoir consulter les décisions de justice et savoir quelle peine un juge inflige quand un délinquant est reconnu coupable d'un délit grave ou d'un crime. Voilà une vraie réforme qui va dans le sens de l'intérêt général.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République