Le 25 avril 2019,
“Comment ose t-il ?” : ce sont les premiers mots qui me sont venus à l’esprit à l’écoute des mesures annoncées par Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse. Alors que le pays traverse une crise aussi importante, comment le Président peut-il présenter des demi-mesures dignes de son prédécesseur et passer à côté de l’essentiel ? Emmanuel Macron n’a pas compris la colère des Français. Il ne changera pas de cap. Il l’a d’ailleurs annoncé dès le début de la conférence : « les fondamentaux des deux premières années doivent être poursuivis et intensifiés ».
J’avais sincèrement espéré une prise de conscience de la part du Président : je suis aujourd’hui déçu face à cette nouvelle occasion manquée, cette dernière opportunité de fixer un cap juste et clair pour la Nation.
En réalité, Emmanuel Macron reprend d’une main ce qu’il donne de l’autre. C’est flagrant sur les retraites : alors qu’il promet d’un côté une réindexation des retraites beaucoup trop tardive, il annonce dans la foulée un allongement de la durée de cotisation pour avoir une pension complète. Ainsi, les Français devront travailler plus longtemps pour toucher une retraite décente ! Emmanuel Macron s’engage par ailleurs à mieux soutenir le monde associatif alors qu’il a supprimé des milliers d’emplois aidés qui bénéficiaient au secteur : où est la cohérence ?
Symbole du manque de compréhension des attentes des Français : le refus du Président de mettre en place un RIC au niveau national. Ses propositions se limitent à un RIC “local” et à un Référendum d’initiative partagée « plus accessible », manœuvre grossière pour éviter que les citoyens ne puissent se saisir des sujets cruciaux pour l’avenir de la nation. Emmanuel Macron veut tout faire pour éviter un référendum sur l’Europe, la transition écologique ou l’immigration, tant il sait que sa position est minoritaire au sein de son propre pays. Le RIC est une mesure consensuelle qui aurait permis de redonner du souffle à notre démocratie en rendant la parole et le pouvoir au peuple. La révolution démocratique attendra.
Sur le financement des baisses d’impôts promises, le Président reste extrêmement flou car il n’ose pas faire des économies sur les grands gaspillages que Debout La France dénonce depuis des années : les 9 Milliards d’euros donnés en trop à l’UE chaque année ou les milliards d’euros de la fraude fiscale et sociale. Emmanuel Macron ne présente rien de concret qui puisse répondre au ras-le-bol fiscal des Français.
Cette conférence n’est donc rien d’autre qu’une immense opération de communication : Emmanuel Macron se défile et n’ose pas affronter les problèmes fondamentaux de notre pays.
La seule mesure concrète que je salue est la possibilité donnée aux CAF de prélever directement les pensions alimentaires sur les comptes bancaires des mauvais payeurs : les femmes qui élèvent leur enfant seules ne doivent pas payer pour l’incivisme du père de l’enfant.
Après 3 mois de débats et 12 millions d’euros gaspillés, les micro-mesures proposées ne répondent pas à l’attente des Français. Emmanuel Macron rate le coche et risque de bloquer la France pour les prochaines années. Ce soir, je suis inquiet pour l’avenir de mon pays.
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout La France
Député de l’Essonne