Pendant que toute l’attention des français est tournée vers les modalités et dates du déconfinement, le gouvernement continue à gâcher des milliards d’euros des contribuables français dans une Union Européenne qui a démontré pour la énième fois sa totale incapacité.
Ainsi, je me suis opposé à la hausse de 2 milliards d’euros de la contribution financière de la France au budget de la Commission Européenne, soit un total de plus de 23 milliards d’euros !
A l’issue de ce conseil européen du 23 avril, Emmanuel Macron, dans l’incantation, appelle les 27 pays de l’UE à aller « plus loin, plus fort » vers la souveraineté européenne. Il démontre d’ailleurs que ses discours sur le « monde d’après » qui remettrait la souveraineté française en avant n’étaient que des balivernes.
Selon lui, les Etats ne peuvent pas seuls financer un plan de relance économique européen. Et il quémande à l’Union Européenne, une capacité commune d’endettement de sortie des crises sanitaire, économique et sociale. Mais cette déclaration naïve sonne comme un aveu d’échec total et un mensonge envers les Français de bonne foi.
D’une part, il n’a pas compris qu’une souveraineté ne peut être que nationale et non européenne puisque l’Union européenne n’est pas une nation. Il ne croit pas en la France parce qu’il privilégie d’abord la préservation de l’unité de l’UE et du marché unique.
De plus E. Macron veut faire croire aux français à deux mythes : l’aide financière de l’UE et la solidarité européenne.
1) L’aide financière de l’UE n’est qu’une spoliation des impôts des Français :
Lors de la réunion du 9 avril dernier, un accord a été acté pour soutenir les économies nationales sur la base de 540 milliards d’euros et sous forme d’un paquet de trois mesures :
– Les contributions financières des Etats permettront à la Commission européenne de financer les dispositifs de chômage partiel (SURE) pour 100 milliards d’euros.
– Le Mécanisme Européen de Stabilité (MES), entièrement financé par les Etats membres, est mobilisé pour un montant de 240 milliards d’euros pour les gouvernements qui le solliciteront. Les fonds du MES sont des emprunts que les États bénéficiaires devront rembourser avec intérêts en contrepartie de reformes structurelles, sauf dans le cas de la lutte contre le coronavirus.
– la Banque Européenne d’Investissement (BEI), dont le capital appartient aux Etats, prévoit d’accorder 200 milliards d’euros de prêts aux entreprises.
Tout comme pour la PAC, le problème de cette aide financière de la troïka (CE, MES, BEI) – dont la technostructure sous influence allemande – est que ces prêts proviennent de notre argent public donc des impôts des français.
Depuis 2010, la France a versé 16.3 milliards d’euros directement au MES et s’expose à 143 milliards de garanties appelables en cas de défaillances. Notre pays est actionnaire à hauteur de 47 milliards d’euros dans la BEI. En somme : prête-moi ta montre je te donnerai l’heure !
Entre 2007 et 2017, la France a versé 75 milliards d’euros de plus que ce que l’UE ne lui a rendu en subvention. En 2018, cette perte nette a été de 7.5 milliards d’euros.
Non seulement l’aide financière de la troïka est d’origine française mais en plus ce plan européen est trop faible, trop tardif et trop complexe. Cette usine à gaz budgétaire est une aberration politique.
2) La solidarité européenne n’existe pas
Depuis le traité de Maastricht en 1992, les déséquilibres économiques, financiers et sociaux entre les pays du Nord et du Sud s’aggravent, sans que les premiers ne veuillent aider les seconds.
En effet, l’idée proposée par l’Italie, l’Espagne et la France, de « corona bonds », ces euro-obligations mutualisées entre pays européens, a été refusée catégoriquement par l’Allemagne, les Pays-Bas et les pays scandinaves. Mais ce projet fédéral de l’UE d’un fonds de relance économique européen massif de 1000 milliards d’euros avec une capacité commune d’endettement entre les 27 pays ainsi que des transferts budgétaires réels de l’Allemagne vers l’Italie, l’Espagne ou la France, ne verra jamais le jour.
La seule certitude est que l’union européenne profite de l’opportunité politique de la catastrophe sanitaire du COVID19 comme « alibi » pour pousser à tout prix son agenda d’intégration des Etats membres dans son fédéralisme bruxellois. L’objectif caché de l’UE est la prise de contrôle des finances publiques des états-membres voire une mise sous tutelle comme la Grèce, en particulier pour l’Italie, l’Espagne et peut-être la France compte tenu du fiasco financier du gouvernement.
Contrairement à la volonté d’E Macron d’une mise en esclavage pour dette des français avec les solutions de la troïka, Debout La France propose un projet simple, rapide et efficace, d’un plan de renflouement national de la France de 200 Mds € refinancé par la politique monétaire.
Pour restaurer la confiance, Debout la France réclame l’ouverture d’un débat démocratique sur le mode de refinancement du « plan de renflouement de la France » contre l’effondrement de notre économie.
Ne laissons pas notre destin français être décidé par des technocrates et un gouvernement incapable. La France indépendante dans l’Europe peut très bien agir vite, grâce au refinancement du duo BCE et Banque de France, pour empêcher d’être d’ici 2022 à la fois en dépression économique et sous la tutelle budgétaire de Bruxelles, de Berlin et du MES au Luxembourg. Et à terme, comme le Royaume-Uni, un financement direct de l’Etat auprès de la Banque de France, serait idéal.
C’est parce que les nations européennes seront libres qu’elles pourront coopérer de manière constructive et efficace, le strict contraire de l’UE fédéraliste actuelle.
Nicolas Dupont-Aignan, Député de l’Essonne, Président de Debout La France.
Bernard Monot, Ancien Député européen, stratégiste économique.