Le 14 décembre 2018,
La décision, contestable, par le constructeur américain Ford, de fermer son site girondin de Blanquefort est une nouvelle perte économique et sociale injustifiable.
L’aveu de faiblesse du gouvernement est terrible et l’attitude de Ford intolérable.
Dès le départ, Ford souhaitait fermer son entreprise sans laisser de chance à un repreneur. Ils ont tout fait pour torpiller la sauvegarde des emplois, de l’outil industriel et du site. Nous sommes face à un plan des plus sauvages sur le plan social.
Et que dire du gouvernement français? Monsieur Bruno Le Maire se plaint aujourd’hui de la fermeture du site en s’insurgeant faussement de la lâcheté de Ford qui ne répond pas aux multiples appels de téléphone du ministre ces derniers jours.
Le gouvernement n’a pas besoin de l’avis de Ford pour agir devant une telle mauvaise foi !
Nous appelons d’ores et déjà au boycott de Ford en France ! Les Français doivent montrer à cette entreprise qu’on ne peut pas méprise les salariés qui se sont dévoués et l’intérêt de notre pays sans conséquence !
Par ailleurs, le gouvernement ne doit pas avoir peur de nationaliser le site et de le vendre à l’acquéreur immédiatement.
En effet, si l’Etat ne peut pas sauver toutes les usines en difficulté avec l’argent du contribuable, il s’agit ici d’une usine rentable qui intéresse un industriel qui créera de la richesse en France !
Ainsi, l’opération que nous proposons ne coûtera pas un centime à l’Etat mais au contraire rapportera beaucoup à la France sans délais !
Au contraire, laisser le site fermer représentera une véritable perte pour notre économie.
Cependant, l’affaire Ford nous rappelle qu’une autre politique économique est nécessaire pour la France. L’histoire est toujours la même : les salariés et l’industrie française paient l’inextinguible cupidité financière des actionnaires internationaux, alimentée par le modèle économique ultralibéral et mondialisé des multinationales, qui recherchent ailleurs le coût du travail le plus faible. Les produits fabriqués jusqu’à présent à Blanquefort seront importés de Pologne, ou de l’autre bout de la planète par des supertankers qui polluent autant que des millions d’automobiles. Le mondialisme, c’est faire fabriquer par des esclaves modernes pour vendre à des chômeurs et le tout en polluant !
Il est vital pour la France de changer de modèle économique. Dans un monde où les capitaux et les biens sont totalement mobiles, il faut rétablir une concurrence loyale, en particulier au sein du marché commun. A ce titre, Debout la France propose de lier l’appartenance à l’union au respect de critères sociaux et salariaux. Il n’est plus possible de mettre n concurrence les salariés français avec les salaires si fiables en Pologne ou en Bulgarie.
Il ne sert à rien de financer des entreprises par des subventions publiques à fonds perdus comme le CICE : ces milliards d’euros d’argent public, à la charge des contribuables Français, ne compenseront jamais le différentiel des coûts de production. La France ne peut être compétitive internationalement quand la concurrence n’est pas loyale et l’échange commercial n’est pas juste !
Ce qu’il faut, c’est aussi assumer un patriotisme économique et un accès privilégié à notre marché intérieur de 65 millions d’habitants pour les entreprises qui investissent et produisent en France. Il faut encourager la production en France en récompensant ceux qui investissent dans notre pays et en décourageant les importations, y compris avec une taxe anti-dumping aux frontières de l’Europe, en proportion de l’empreinte carbone de leur chaîne de production et de transport.
Il faut favoriser les chaînes de production courtes et le « fabriqué en France » en investissant massivement dans la recherche, la formation et en réservant les marchés publics aux entreprises et PME qui créent de l’emploi sur nos territoires.
Il faut d’urgence réindustrialiser notre pays et ainsi récréer les emplois des Français.
Sans le dire, toutes les grandes puissances mondiales appliquent le modèle de patriotisme économique et de protectionnisme intelligent. L’économie française a besoin de ce modèle, maintenant, pour ne pas totalement disparaître dans la mondialisation.
Nicolas Dupont-Aignan, Député de l’Essonne, Président de Debout La France.
Bernard Monot, Député français Debout La France au Parlement européen.