Il est aujourd’hui bien connu que des groupes de pressions et autres lobbies exercent une influence importante auprès des parlementaires Européens. Mais peu sont capables de citer une ou plusieurs lois, votée au parlement Européen, et dont le contenu a été dévoyé par des intérêts privés.
De par leur nature supranationale, les textes votés au parlement Européen s’imposent à nous, et il nous faut donc suivre la façon dont ils ont été conçus, afin de nous rendre compte que ce qui nous a été imposé au nom de l’écologie, n’est en fait que le résultat de pressions visant à décharger les principaux acteurs de leur responsabilité.
Je vous propose donc de naviguer au travers de quelques exemples pour mieux comprendre le rôle des groupes de pression au sein de l’Union Européenne.
Le premier porte sur une règlementation concernant la réduction des emballages (PPRW), afin de permettre leur recyclabilité et de limiter fortement le suremballage, notamment plastique, qui peut se retrouver facilement dans la nature et polluer les différents écosystèmes, principalement lors de sa décomposition en microplastiques, dont on a trouvé des traces dans le placenta de très nombreuses femmes enceinte. Inquiets de cela et des coûts de ce que cette règlementation pourrait entrainer, les lobbies sont allés jusqu’à suivre les parlementaires dans les toilettes et rentrer dans leurs bureaux sans autorisation afin de leur faire pression. Le parlement a donc dû faire machine arrière sur des secteurs clés comme l’hôtellerie (chaussons, savons ou encore brosses à dents sont souvent sous emballage plastique) ou la restauration rapide (Mc Donald, KFC,…). Dans un autre registre, les emballages papier ou carton à usage unique, qui participent à la déforestation, ont pu bénéficier d’un sauvetage de dernière minute, leur réutilisation et limitation d’usage n’étant plus sur la table au moment du vote.
Notre second exemple se concentre cette fois-ci sur les PFAS, polluants éternels présents dans de nombreux objets du quotidien, aux effets potentiellement dangereux sur la santé, certains pouvant être des perturbateurs endocriniens. Tandis que l’UE projetait d’en interdire les non indispensables, les lobbies ont mené une véritable guerre de l’information pour dissuader les parlementaires de soutenir cette interdiction. Ils ont donc créé des messages contraires aux études scientifiques, biaisés, comparant notamment les PFAS aux champignons « il y en a des vénéneux et des comestibles », pour à minima ralentir le processus décisionnel, ce qui a été réussi. Les arguments économiques comme sociétaux sont aussi avancés, mais cela fait fi des éventuels milliards à dépenser pour dépolluer les espaces naturels endommagés ainsi que des dommages irréversibles que ces polluants créent auprès de centaines de milliers, si ce n’est de millions, de français, leur toxicité à long terme et sur le fœtus étant aujourd’hui encore mal connue. Le règlement n’est pas encore passé aux votes, mais il est fort à parier qu’il suivra le destin des autres textes, et passera sans doute avec de nombreuses exemptions, comme le montrent les éléments de langage des industriels repris par des pointures de la Commission Européenne. Toujours dans le domaine de la chimie, ce sont des composants les phtalates qui risquent de ne pas être interdits, à nouveau du fait de l’intervention de lobbies.
Notre troisième et dernier exemple porte cette fois-ci sur les décharges sauvages. Beaucoup de déchets domestiques, notamment plastiques, sont exportés vers d’autres pays (Indonésie, Malaisie, Sénégal, …), où ils s’entassent, participant ainsi à la dégradation des milieux naturels et des cours d’eau avoisinant. Afin de lutter contre cela, l’Union Européenne souhaitait arrêter les exports de déchets plastiques dans les pays non européens, mais les pressions des différents lobbies ont limité la liste aux pays de l’OCDE, dont la Turquie, le Chili ou encore la Colombie font partie. La hausse du trafic vers la Turquie a ainsi augmenté de 35%. Ce surplus de déchets, que la Turquie ne sait absorber, se retrouve à son tour en décharge sauvage, ou encore brûlé, étant donc source de pollution pour les populations alentours. Non seulement le problème a été déplacé, mais ne peut pas se résoudre au niveau de Bruxelles : des pays membres, comme la Roumanie ou la Pologne, sont la destination de plusieurs dizaines milliers de tonnes de déchets issus de pays de l’UE, sans compter les filières illégales. De part la libre circulation des biens au sein de l’Union, le transport des déchets ne peut être règlementé.
Et c’est ici que l’on se rend compte que sans un cadre national, capable de mettre des frontières, de s’opposer aux pressions extérieures et d’appliquer la souveraineté populaire, aucune réelle politique écologique protégeant la santé des Français et les espaces naturels n’est possible. Il est alors impératif de libérer les Français des institutions Européennes, celles là même qui dialoguent plus facilement avec les lobbies qu’avec les citoyens dont elles ont la charge, alors qu’ils payeront de leur santé ces compromis nauséabonds.