Un barrage contre la République

Un chantier de barrage voit le jour… quinze ans après le dépôt du projet.  C’est le même invraisemblable délai qu’il faut aussi  pour qu’un rapport ministériel découvre son caractère inadapté sur le plan financier, énergétique et écologique.

Entre temps, un jeune homme de 21 ans y perd  la vie au cours d’une manifestation d’opposants, selon toute vraisemblance sous l’impact d’une grenade dite “offensive” tirée par les gendarmes. Aussitôt sur la défensive sous la pression médiatique, le ministre de l’Intérieur suspend l’utilisation de ces engins, et il fallait donc un mort peut prendre la mesure du possible problème. Possible, car nul ne sait encore les circonstances du décès de Rémi Fraisse, survenu au cours d’affrontements sévères avec les forces de l’ordre et  dont quelques poignées de radicaux qui mènent leur guerre privée contre l’Etat se sont fait depuis des années une spécialité.

Si Rémi Fraisse n’en faisait pas partie, on reste consterné devant les propos du père de la victime  déplorant que son fils soit parti “au combat  sans casque ni protection”.

Dans une telle confusion, où se mêle l’incurie bureaucratique de l’Etat et sa faiblesse devant les médias, c’est du sommet de l’Etat que devrait venir l’impulsion ramenant le calme et l’efficacité.

Mais le chef de l’Etat, comme toujours en retard d’une guerre, ne prend la parole que pour répondre à son ex-ministre du logement et quasiment s’excuser d’un manque de “compassion”, mot du jour qu’ils se jettent à la tête par micros interposés.

La palme revient sans conteste à Europe-Ecologie-les Verts, admirateurs sans borne de l’Union Européenne et qui trouvent dans la mort de Rémi Fraisse une bonne opportunité: se dédouaner de la désastreuse  politique économique et sociale du gouvernement,  qui ne fait pourtant qu’appliquer les directives de leurs maîtres communs de Bruxelles. Devenir ainsi des opposants de façade sans pour autant remettre en cause le veau d’or de l’Euro, de l’Europe des banques et des lobbys : l’occasion était trop belle.

Il n’y qu’un constat à faire : la France doit retrouver ses marques, un gouvernement qui en soit un.

Françaises, Français, reprenons le pouvoir !

François MORVAN

Vice-président de Debout La France