Professions réglementées : halte à la démagogie !

Que peut faire un ministère des finances qui doit racler les fonds de tiroir pour payer les dettes au profit des banques et de la finance ? Trouver partout des moutons supplémentaires à tondre. Que peut faire un gouvernement qui a promis une politique de croissance et qui saigne le pays par sa politique de chômage de masse et de matraquage fiscal ? Trouver des trucs pour avoir l’air “social”. Que peut faire un ministre de “développement productif” prêchant autrefois la “démondialisation“ et qui continue à jouer les faire-valoir dans un gouvernement soumis plus que jamais au néo-libéralisme ?

Trouver des boucs émissaires. Les “professions réglementées” (notaires, pharmaciens, huissiers de justice, expert-comptables, toutes les professions de santé, etc.) sont ainsi rentrées dans le collimateur de Bercy, qui, dans son génie créateur, en a trouvé au moins 37 qui voleraient 6 milliards d’Euros chaque année aux français !

Peu importe que toutes ces professions exigent un niveau de formation élevé, des études souvent longues, qu’elles soient dépositaires d’une responsabilité particulière, qu’elles constituent un tissu social de compétence, un seul mot d’ordre : les soumettre à la concurrence ! Ce sera d’autant mieux qu’une majorité d’entre elles ne votent pas socialistes ! Alors vive la casse: les médicaments dans les supermarchés, les plis d’huissiers remplacés par de recommandés, les expert-comptables remplacés par des logiciels pilotés depuis les pays à bas coût, et les Français vont y gagner ! Mais quoi au juste ?

Encore un peu plus de jeunes formés en France et qui vont s’exiler pour trouver une situation qui corresponde à leurs aspirations ? Des classes moyennes encore plus siphonnées fiscalement et matraquées par la bureaucratie ? Le n’importe quoi en matière de médicament, de professions paramédicales, de justice au rabais ? On peut discuter çà et là telle ou telle disposition pouvant être modernisée avec chacune de ces professions, car il est vrai que nous souffrons aussi de trop de corporatisme et que nous devons tous faire des efforts pour la nation. Mais cette campagne contre les “privilégiés” de la part d’un gouvernement qui n’a comme seul horizon que de défendre l’Euro de la finance et des délocalisateurs du CAC 40, ce n’est plus seulement une politique de mensonge et d’incompétence, c’est la politique de la honte.

François MORVAN

Vice-Président de Debout la République