Incohérence politique et “Syndrome Malik-Oussekine »

En quelques jours, nous venons d’assister à des scènes de violences urbaines comme nous n’en avions pas eu depuis longtemps. L’objet de ce billet n’est pas d’attribuer à tel ou tel camps la responsabilité de ces faits, mais d’essayer d’y voir plus clair sur la manière dont les autorités les ont appréhendés.

Tout d’abord, pour ceux et celles qui ne le savent pas, les manifestations sont soumises non à une demande d’autorisation, mais à une déclaration préalable dans laquelle, les organisateurs doivent mentionner un certain nombre d’éléments (coordonnées des organisateurs, nombres de personnes attendues, trajet emprunté, motif, etc.), qui permettront à l’administration de prendre les dispositions nécessaires au bon déroulement de la dite manifestation ou, dans le cas d’un risque grave à la sécurité des personnes et des biens, de l’interdire. 

Dans le cas de la manifestation pro palestinienne interdite, la décision ne peut être que politique, le problème de sécurité ne pouvant  être invoqué (les violences ont été perpétrées en fin de manifestations comme dans la majorité des cas par une petite partie des participants).
Quant aux motifs de ces exactions elles ont été ce jour-là un problème de politique internationale mais auraient pu être indifféremment, un problème social ou sociétal, les casseurs  ne s’embarrassent pas pour si peu. Pour ce qui est de l’attaque de la synagogue, et devant les comptes rendus contradictoires (voire même les risques de désinformation de la part de médias https://www.facebook.com/photo.php?v=769691949720187 ,  nous ne pouvons assurer à 100%, détenir la vérité.

Par contre, ce qui est certain, c’est l’utilisation des forces de l’ordre sur le terrain qui laisse à désirer. Lorsqu’on fait le bilan, des blessés parmi les policiers, des dégradations  commises sur leurs matériels et véhicules, on peut se demander si non seulement, l’administration et son représentant le Préfet B. Boucault  ont bien mesuré les risques de débordements, mais également si l’utilisation des forces de sécurité a bien mise en adéquation la mission de service publique et la sécurité des personnels,  et de même pour les évènements de Sarcelles , comme indiqué dans l’article de l’Atlantico …»  //  En tout cas, chez les policiers on ne se prive pas de dire que si on avait eu recours aux moyens adéquats – lanceurs d’eau, barre-pont et équipements plus adaptés – , le quartier de Barbès-La Chapelle aurait pu être sécurisé… Et les CRS des 14 compagnies n’auraient pas pris autant de coups » //

Oui, mais voilà la gestion d’une manifestation nécessite outre une bonne évaluation des risques, une présence policière adaptée, mais surtout une volonté politique en adéquation avec l’intérêt général. Dans ces cas précis le fait de privilégier une communauté par rapport à une autre ne se fait pas sans risque pour la paix dans notre pays mais également pour des fonctionnaires qui évidemment doivent faire leur travail, mais sans être pris en otage par une politique partiale.

Il y a quelques années, les personnes en charge des manifestations, avaient en permanence la peur de la « bavure », communément appelée le syndrome de Malik-Oussekine  (du nom de ce manifestant décédé lors d’une manifestation en 1986.
Maintenant c’est l’utilisation disproportionnée voir inconstitutionnelle des forces de l’ordre à des fins partisanes (on l’a vu également lors des manifestations « mariage pour tous) qui est à l’ordre du jour.

Je pense qu’il serait temps de retrouver nos esprits et d’utiliser les forces de la république en faisant abstraction de l’incohérence politique et du  syndrome Malik-Oussekine
              

            

Michel COLAS,
Secrétaire départemental de l’Hérault