Loin d’être un simple progrès humanitaire, la légalisation de l’euthanasie soulève des questions éthiques et sociales majeures qu’on ne peut ignorer.
- Le droit à la vie n’est pas négociable.
Autoriser l’euthanasie revient à faire entrer dans la loi la possibilité de donner la mort. C’est une rupture grave avec le principe fondamental qui fonde notre société : la vie humaine est inviolable, même dans la souffrance. - Une pente glissante vers l’élimination des plus fragiles.
Personnes âgées, handicapées, malades chroniques… ce sont elles qui risquent de se sentir en trop. Dans un système de santé sous pression, l’euthanasie devient une solution “efficace”, rapide, et surtout moins coûteuse. Un jour, on ne leur proposera plus de mourir : on les incitera. Subtilement. Silencieusement. Cette logique, qui vise à sélectionner les vies jugées “dignes d’être vécues”, flirte dangereusement avec une forme d’eugénisme masqué. - Un consentement jamais vraiment libre.
Demander la mort quand on est souffrant, seul ou sous traitement, ce n’est pas forcément une décision libre. C’est souvent un cri de détresse. Et ce cri mérite d’être entendu, accompagné, pas exécuté. - Mourir “dans la dignité” ? Ou comme un animal ?
On parle souvent de “dignité” pour justifier l’euthanasie. Mais de quelle dignité parle-t-on ? Celle qui consiste à administrer une piqûre pour “abréger les souffrances”, comme on le fait chez le vétérinaire ? Traiter les humains comme on traite les animaux malades n’est pas un progrès. C’est un recul. - Punir ceux qui veulent protéger la vie ?
Le “délit d’entrave au droit de mourir” veut criminaliser ceux qui essaient simplement d’aider une personne à vivre. Médecins, aidants, familles : demain, ils pourraient être punis s’ils proposent autre chose que la mort. - La vie résiste, même dans l’ombre.
Un médecin raconte avoir laissé un cachet létal à un patient en fin de vie, qui disait vouloir partir. Le lendemain, le cachet était toujours là, intact sur la table. Ce simple geste en dit long : même au bord de l’abîme, la vie peut être plus forte que la mort. Ce n’est pas un détail, c’est un signe. Ce qui semblait être une certitude – la volonté de mourir – n’était qu’un moment de douleur, pas une vérité définitive. - Et les soins palliatifs ?
Plutôt que d’ouvrir un droit à la mort, pourquoi ne pas garantir à chacun un droit réel à des soins palliatifs de qualité ? Ces soins, quand ils sont correctement dispensés, soulagent la douleur, accompagnent la personne et redonnent souvent du sens à la fin de vie. Or, ils restent aujourd’hui inégalement accessibles, sous-financés et parfois méconnus. La vraie dignité, c’est d’accompagner, pas d’éliminer. - La culpabilisation silencieuse des proches.
Quand une décision d’euthanasie est prise, le poids moral ne disparaît pas : il se déplace. Ceux qui l’ont autorisée — enfants, conjoints, soignants — peuvent ensuite vivre avec une forme de culpabilité sourde. Ont-ils bien fait ? Ont-ils cédé à la fatigue, à la pression, au désespoir ? Derrière le silence légal, il y a parfois des blessures invisibles et durables. La mort ne règle pas tout ; elle peut au contraire laisser derrière elle des cicatrices profondes.
L’euthanasie n’est pas une solution. C’est une démission.
Ce qui est digne, ce n’est pas de donner la mort, mais d’accompagner, de soulager, d’aimer jusqu’au bout.
Une société humaine se juge à la façon dont elle traite les plus vulnérables — pas à sa capacité à les faire disparaître proprement.
Honte à nos députés qui ont déserté l’hémicycle et laissé passer le délit d’entrave !