Les tenants et aboutissants de l’intervention française au Mali

Hier soir, tous les partis politiques responsables (et donc pas Mélenchon ni Mamère, qui ne semblent pas prendre la mesure de la détresse des populations locales), ont entonné l’air de l’union nationale et du soutien à l’action de nos troupes dès leurs premières frappes.

 

1 –  DLR, son Président, Nicolas DUPONT-AIGNAN, son Bureau national et Henri TEMPLE, son délégué à l’indépendance de la France, approuvent l’intervention des troupes françaises effectuée à la demande des autorités maliennes, mais ils demandent que cette action aille jusqu’au bout de la neutralisation totale des groupes terroristes. DLR, toutefois, déplore que cela ce fasse si tard, et fait observer que :

                – Seul, DLR avait, depuis des mois, tenté d’alerter l’opinion publique et le gouvernement français sur l’extraordinaire gravité de la situation au nord Mali et sur la nécessité d’y agir rapidement.

                – DLR a été la seule formation politique à envoyer, dès les premiers jours de janvier 2013 un membre de son Bureau national à la frontière du Nord Mali, et à prendre contact avec les parties prenantes de ce conflit.

 

2 – DLR regrette l’extraordinaire amateurisme et la confusion qui règnent, sur ce dossier tragique et vital, tant à l’Elysée, qu’au Quai d’Orsay, ou à Matignon.

Contrairement à ce que soutiennent, sans grande vraisemblance, MM. Fabius et Hollande, l’intervention militaire française ne se situe pas « dans le cadre légal des résolutions du Conseil de sécurité des Nations-Unies ». Bien au contraire, en obéissant, depuis 6 mois, à ces résolutions, la France se mettait dans la même situation que le Gouvernement de Front populaire face au nazisme, en se soumettant à l’historique lâcheté de la SDN, et aux drames atroces qu’elle directement engendrée. 

En effet, la résolution 20 85 du Conseil de sécurité des Nations-Unis (21 déc . 2012), rappelée au iota près cette nuit (11/01/13)par le même Conseil de sécurité :

a) appelle au déploiement d’une force internationale missionnée par ledit CSNU,

b) sous conduite africaine, la MISMA (et « coordonnée » par la CEDEAO  organisme sous-régional dominé par les nations anglophones, qui avait placé sous embargo portuaire les armes modernes destinées au Mali agressé…),

c) le tout vers la fin 2013 (soit 18 mois après les premières exactions des gangs de criminels et terro-ristes)

Il n’y a que M.Fabius pour trouver que la France respecte bien ce cadre… L’intervention de nos troupes se situe, fort heureusement en dehors de ce contexte formaliste et inadaptée face à l’urgence mais dans le cadre plus simple, plus légitime, plus intelligent, et plus humain, et donc plus français, de la réponse de notre peuple  à l’appel au secours d’un peuple ami de longue date. La France exerce la légitime défense d’autrui à la demande d’une nation souveraine amie.

 

3 – Plus généralement, DLR déplore la politique stratégique initiée par M. Sarkozy, perpétuée par M. Hollande, de soumission à l’OTAN, ce qui nous emmène dans des aventures militaires en Afghanistan, où notre pays n’avait rien à gagner et où de nombreux de soldats ont été tués. Dans le même temps cette politique étrangère inepte nous conduit à nous désengager d’Afrique , au motif de mots creux (plus de « françafrique »), alors que nous y avons à la fois tout à gagner et tout à perdre, de même que nos amis africains.

Si l’OTAN est une structure qui disperse notre énergie de nation, le Conseil de sécurité, lui, est devenu un organe paralysant, ce dont il fait quotidiennement la preuve en Syrie et maintenant pour le Mali.

 

4 – Le gouvernement français s’est trompé et a manqué de courage :

a) politiquement,

– en laissant s’installer et s’organiser, sans réaction, des gangs criminels et islamistes, martyrisant les populations civiles, sur un territoire francophone de 700 000 km2
– en ne demandant pas, publiquement, à l’Algérie comment des convois de dizaines de véhicules, camions et armements compris, ont pu traverser son territoire sans aucune intervention,
– en soumettant sa politique étrangère et de défense à Mme Ashton, à la CEDEAO, au CSNU,
– en désertant de ses responsabilités historiques quant à la défense de ses amis

b) diplomatiquement

– En ne soutenant pas les efforts remarquables du président du Burkina Faso, en vue de conduire tous les mouvements politiques maliens à s’unir contre le crime, et à jeter, dans le cadre d’une discussion entre Maliens, les bases d’un nouveau Mali, qui devra prendre en compte les aspirations légitimes des populations du Nord Mali.

c) humanitairement, enfin, en n’étant pas un acteur direct, aux côtés des autorités et organisations burkinabè, de la préparation de l’accueil d’un inévitable nouvel afflux de réfugiés. Les moyens à mettre en œuvre immédiatement par le HCR sont inexistants : un drame humanitaire s’annonce. Où est la France ?

 

Henri Temple
Membre du Bureau national de DLR
Délégué national à l'Indépendance de la France