Le Président Macron et ses comparses nous assènent à longueur de journée que depuis le 1er janvier 2018, les salariés gagneraient en pouvoir d’achat sur les bulletins de payes.
Et pour que cela soit bien visible, la propagande a même crée une ligne spéciale sur le bulletin pour que le salarié n’oublie pas de remercier électoralement le Saint Macron (ou l’homme à l’allure christique selon sa formule).
Les réseaux sociaux sont heureusement là pour dénoncer les fake news du gouvernement et moult retraités mettent en exergue leurs pensions et démontrent la perte immédiate de leurs revenus du fait de l’augmentation de la CSG/CRDS. On voit fleurir des cas concrets où les retraités modestes perdent plusieurs dizaines d’euros par mois.
Qui se souvient au passage que cette fameuse cotisation imaginée par Bercy et destinée à l’origine à se substituer à l’impôt sur le revenu a été critiquée mais aussi augmentée par tous les gouvernements successifs, socialistes, UMP ou républicains, et En Marche désormais…
Et les effets de l’augmentation massive de la CSG (entre + 18% et + 22% en réalité) ne sont pas encore tous visibles.
Qui se soucie par exemple de son impact sur les sommes distribuées aux salariés dans le cadre de la participation aux bénéfices ou de l’intéressement ?
Cette belle idée du Général de Gaulle est pourtant essentielle à la cohésion du pays.
Elle rappelle que tous les français participent à la création de richesse si importante pour notre pays et nos emplois et que cete richesse doit être répartie de manière juste.
Au-delà de la réalité économique qui exige qu’une partie des bénéfices aille au développement de l’entreprise (pour ses investissements futurs), et une autre partie pour rémunérer les actionnaires (les capitaux ont été nécessaires pour la création et le développement de la société et les actionnaires ont pris des risques financiers), il a été rappelé qu’une partie également de ces bénéfices se devait d’aller, selon notre approche gaulliste, vers le salarié qui a mis sa force de travail au service de l’entreprise.
Or, alors que la formule de calcul de la participation aux résultats de l’entreprise n’a pas varié depuis 1967 (preuve qu’elle a été calculée en tenant compte de la réalité des intérêts de tous), des cotisations sociales sont désormais prélevée, depuis 2012, sur le montant distribué aux salariés (28 % réparties en cotisations salariales et patronales).
Et comme cela ne suffisait pas à ces financiers qui ne pensent pas à l’intérêt du « petit peuple français » pour reprendre la formule de Sylvie Goulard, ancienne député européen, éphémère ministre de la défense et recasée à la Banque de France malgré la procédure judiciaire la concernant, la CSG passera de 8 à 9,7 % là aussi.
Les sommes distribuées aux salariés dans le cadre de l’intéressement sont traitées quasiment de la même manière.
Au-delà du simple calcul financier, maltraitant encore un peu plus les français, c’est toute une approche de la société qui est révélée par ces choix. Elle démontre tout simplement un mépris envers les salariés et une politique fiscale et sociale destinée à maintenir une cohésion sociale de qualité. On préfère comparer avec l’Allemagne qui n’a absolument pas la même approche humaine et sociale.
La spécificité française, je dirais même plus, la spécificité gaulliste qui s’inscrit dans une longue tradition sociale, a permis à la France de se redresser après la seconde guerre mondiale de manière inespérée. La situation de la France doit retrouver actuellement cette force, cette vitalité, et cette cohésion entre tous, d’autant plus qu’elle est désormais confrontée à une mondialisation sans limite.
En effet, malgré les promesses d’arracheur de dents de notre Président, rien n’a été fait contre la concurrence déloyale frappant de plein fouet l’emploi en France. Le travailleur détaché continue ses ravages et désormais on est confronté au salarié étranger, restant dans son pays d’origine, mais travaillant de fait pour une société française (par le développement des nouvelles technologies). Ces concurrences déloyales freinent quand elles ne bloquent pas la création de l’emploi de base en France.
C’est alors d’autant plus important que la participation et l’intéressement retrouvent l’esprit d’origine. Traiter ces versements aux salariés comme n’importe quel salaire qu’il convient de pressurer encore plus est une méconnaissance et de l’esprit qui a contribué à la création de cette belle idée et de son impact concret dans l’entreprise.
Un nouveau souffle doit être donné prioritairement à la participation. Et seul DLF s’y engage alors que les autres partis revendiquent pourtant l’héritage gaulliste en permanence, mais seulement l’héritage en oubliant l’esprit…
Gerbert RAMBAUD
Délégué national