Génocides, ombres, silences et mensonges au Rwanda

Dans le magazine Jeune Afrique du 6/12 avril 2014, Paul Kagamé, ex chef de guerre et Président du Rwanda, vient une fois de plus, malgré plusieurs esquisses passées de pacification diplomatique et à la veille des commémorations des génocides rwandais (avril 1994), de stigmatiser le rôle de la France. Ses mots sont très durs ; il vise : « …le rôle direct de la Belgique et de la France dans la préparation politique du génocide… »

Les soldats français de l’opération turquoise y sont désignés (en invoquant des «  témoignages »),  en tant que « …complices certes, comme à Bisesero, mais aussi acteurs… ».

Puis parlant de la condamnation de Pascal Simbikangwa par la Justice française à 25 ans de prison: «  …  pour un criminel condamné, combien la justice française en a-t-elle escamoté ? »

Debout La République dénonce ces incessantes voltes face de Paul Kagamé et ces accusations imprécises, non démontrées ou excessives contre la France. Que n’a-t-il exprimé ce réquisitoire, en 2011 avant sa venue en France, en visite officielle ?

Nous rappelons aussi que dès le mois de décembre 1993, alors que la guérilla tutsie de Kagamé s’était déjà  constituée dans les pays voisins contre le régime socialiste de Juvénal Habyarimana, des massacres de Tutsi avaient eu lieu, par milliers, à Gikongoro. La France n’y était pour rien. De plus, la « Radio des mille collines », lançait déjà, avant l’attentat du 6 avril qui coûta la vie à Habyarimana, des appels au massacre contre les Tutsi. La France n’y était toujours pour rien.

Face à cette diffamation récurrente et changeante de notre armée, Debout La République demande la levée du secret défense ainsi que la constitution d’un groupe indépendant et insoupçonnable d’historiens et de journalistes pour étudier les sources, écouter les témoins et les militaires et enfin en terminer définitivement avec le poison de la suspicion.

Et s’il est démontré que des militaires ou des hommes politiques et leur entourage ont failli ou ont commis des fautes, il faudra alors en tirer les conséquences.

Mais si Paul Kagamé ment, il faudra aussi en tirer les conséquences. L’honneur de la France, de son armée, de sa justice, et la mémoire des victimes l’exigent.

 

Henri Temple

Délégué national à l'Indépendance de la France