Ainsi donc récemment ce gouvernement, et ceux peu nombreux qui le soutiennent encore, a sévi.
 
On a tout d’abord appris du président de la République lui-même, dans l’émission taillée sur mesure ‘Des Paroles et Des Actes’ (France 2) que : « … cela ne coûte rien puisque c’est l’État qui paye. »
Puis, voici quelques jours, après l’incendie catastrophique du hangar de stockage des produits collectés par les ‘Restos du Cœur’ — événement plus que fâcheux qui a suscité un surcroît de générosité de Français de toutes conditions et souvent des plus modestes — on a été informé que « le gouvernement a lui aussi fait preuve de générosité [sic] en établissant un chèque de 50.000€ à l’ordre de l’association humanitaire. » La nouvelle n’a pas fait grand bruit et pourtant elle aurait dû !
Car elle procède de la même doctrine que la phrase stupéfiante lâchée par François Hollande : l’État peut tout, l’État paye tout et ça ne coûte rien.
 
Et bien non, Monsieur le président normal. Votre raisonnement est anormal et amoral. Quand l’État paye quelque chose, cela coûte. A tous les contribuables !
Et non Messieurs-Dames du gouvernement, ce n’est pas vous qui avez fait un chèque à l’ordre des ‘Restos du Cœur’, mais ce sont tous les contribuables qui ont signé ce chèque ! D’ailleurs, il serait plus efficace que vous exonériez la part patronale des charges sociales des quelques salariés de l’association. Mais je vous concède que sur le plan de la Com’ ce serait moins « porteur ».
 
Et comme si cela ne suffisait pas, voici que nous apprenons que les bénéfices du championnat d’Europe de football — « Euro 2016 » — seront détaxés. La ‘SAS Euro 2016’ (société par actions simplifiée, entreprise commerciale privée, organisatrice) bénéficiera d’une loi fiscale sur mesure, déjà votée par la majorité socialiste, qui prévoit son exonération pure et simple de tout impôt et taxe.
La constitutionnalité d’une telle loi, parfaitement discriminatoire car rompant le principe républicain fondamental d’égalité devant l’impôt, est plus qu’incertaine. 
Quant aux entrepreneurs et artisans qui rament toujours et parfois ne peuvent se verser qu’un SMIC, ils apprécieront ; surtout venant d’un « business » où l’argent coule à flots et où les comportements laissent souvent à désirer.
Là encore la manne socialiste — généreuse avec l’argent qu’elle n’a pas : celui des autres — s’exerce.
 
Enfin, ce tour d’horizon ne saurait être complet sans évoquer l’affaire des crèches interdites. Sous couvert d’application stricte du principe de laïcité, deux apparatchiks PS de Vendée ont obtenu l’interdiction et le démantèlement des crèches prévues en cette période de Noël dans des lieux publics. Comme le disait Coluche : « Les c… ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît ! »
Rappelons tout de même à ces censeurs de tous poils, que la Constitution, article 1 premier alinéa, stipule : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race, ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. … »
Nul doute que leur volonté dictatoriale a oublié l’existence de la troisième phrase de cet article premier.
 
En son temps, le président Georges POMPIDOU avait eu cette phrase célèbre adressée à ses ministres et à l’Administration française : « Arrêtez de faire ch… les Français ! »
Il avait ainsi, on ne peut plus clairement, signifié à tout employé de l’État placé sous son autorité que les comportements dictatoriaux de « petits chefs » n’avaient pas lieu d’être.
 
Il est à craindre que le « président normal » pour sa part n’en fasse rien tant la phrase de l’écrivain français Jules RENARD s’applique à sa personne : « N’écoutant que son courage qui ne lui disait rien, il se garda bien d’intervenir. »
 
Patrick Mignon
Membre du Bureau National