Atlantico : Vous annoncez aujourd’hui votre intention de signer la pétition publiée dans Libération pour l’encadrement des hauts salaires. Quelles en sont les raisons ?
Nicolas Dupont-Aignan : Si j’ai signé cette pétition, c’est parce qu’il y a des dizaines de milliers de chef d’entreprises qui travaillent dur et qui gagnent des salaires raisonnables, alors que quelques-uns s’arrogent des salaires indécents, à un moment où tous les Français font des efforts. Je pense qu’il y a une limite à l’indécence.
Parmi les autres signataires, on trouve Philippe Martinez de la CGT, Anne Hidalgo, Arnaud Montebourg, Cécile Duflot, Thomas Piketty…
Les Français sont intelligents. Ils savent qu’au-delà des appartenances politiques, sur quelques sujets, on devrait avoir une position de bon sens et non apparentée à une sensibilité politique. Sur le salaire exorbitant d’une minorité de grands patrons, des millions de Français de droite sont autant choqués que les autres.
D’ailleurs, les premiers scandalisés par ces sommes astronomiques sont d’abord et avant tout les patrons de PME, qui eux croulent sous les charges et les réglementations, et se dévouent de façon exemplaire pour leurs entreprises.
Même M. Ford, le grand capitaliste disait qu’un patron ne pouvait gagner plus de trente fois ce que gagnait un de ses salariés pour la cohésion de l’entreprise. J’avais proposé en son temps un salaire maximum de 200 fois le smic. La pétition parle elle de 100 fois le smic, il faudra déterminer un plafond équilibré.
Une petite oligarchie décrédibilise les petits patrons qui eux gagnent souvent très peu. Il faut dire stop à ces personnalités qui se croient au-dessus de tout. On ne peut pas diriger une entreprise si l’on ne s’astreint pas à l’exemplarité. Il est normal de gagner de l’argent, de récompenser le travail et la prise de risques, mais il n’est pas acceptable de gagner 800 fois le montant du SMIC, comme le patron de Renault, de gagner plus en un mois que quelqu’un en une vie. Ce n’est pas normal, et cela casse la cohésion de la société.
Certains voient dans cette pétition une entreprise moralisatrice… Ne craignez-vous pas de participer à la réactivation de tensions primaires et peu constructives entre « riches » et « pauvres » ?
Au contraire je crois que notre pays a besoin de morale et de mérite. Il faut récompenser les deux. Le libéralisme, ce n’est pas la loi de la jungle. Pourquoi Carlos Ghosn passe-t-il outre quand les actionnaires de Renault refusent sa rémunération ? Il n’y a pas de vie possible sans règles.
Au-delà de la dimension politique, s’attaquer aux salaires les plus élevés est-il selon vous une manière efficace de résoudre le problème des inégalités en France ?
Je ne signe pas cette pétition avec comme cheval de bataille la réduction des inégalités mais pour le bien de la cohésion nationale. Je ne souhaite pas pour autant niveler pas le bas, je ne suis pas pour l’égalitarisme à tout va.
Je suis pour récompenser le mérite et l’effort, mais vous ne pouvez pas demander toujours plus aux Français si ceux qui les demandent s’en exonèrent. De la même façon, j’avais demandé à ce que les députés voient leurs rémunérations diminuées pour participer à l’effort national. Dans d’autres pays, cette rigueur de comportement existe. Les entreprises qui réussissent sont d’ailleurs souvent celles où les patrons sont proches de leurs salariés. Je ne vois pas en quoi gagner plusieurs millions par an ne serait pas suffisant !
D’ailleurs je remarque que le code de conduite des grands patrons n’a pas été respecté… C’est donc bien qu’il faut imaginer une loi.
En signant cette pétition, ne risquez-vous pas de brouiller votre message politique ? Quelles idées partagez-vous avec ces personnalités très à gauche ?
Les Français sont intelligents. Ils savent qu’au-delà des appartenances politiques, sur quelques sujets, on devrait avoir une position de bon sens et non apparentée à une sensibilité politique. Sur le salaire exorbitant d’une minorité de grands patrons, des millions de Français de droite sont autant choqués que les autres.
D’ailleurs, les premiers scandalisés par ces sommes astronomiques sont d’abord et avant tout les patrons de PME, qui eux croulent sous les charges et les réglementations, et se dévouent de façon exemplaire pour leurs entreprises.
Même M. Ford, le grand capitaliste disait qu’un patron ne pouvait gagner plus de trente fois ce que gagnait un de ses salariés pour la cohésion de l’entreprise. J’avais proposé en son temps un salaire maximum de 200 fois le smic. La pétition parle elle de 100 fois le smic, il faudra déterminer un plafond équilibré.
Une petite oligarchie décrédibilise les petits patrons qui eux gagnent souvent très peu. Il faut dire stop à ces personnalités qui se croient au-dessus de tout. On ne peut pas diriger une entreprise si l’on ne s’astreint pas à l’exemplarité. Il est normal de gagner de l’argent, de récompenser le travail et la prise de risques, mais il n’est pas acceptable de gagner 800 fois le montant du SMIC, comme le patron de Renault, de gagner plus en un mois que quelqu’un en une vie. Ce n’est pas normal, et cela casse la cohésion de la société.
Certains voient dans cette pétition une entreprise moralisatrice… Ne craignez-vous pas de participer à la réactivation de tensions primaires et peu constructives entre « riches » et « pauvres » ?
Au contraire je crois que notre pays a besoin de morale et de mérite. Il faut récompenser les deux. Le libéralisme, ce n’est pas la loi de la jungle. Pourquoi Carlos Ghosn passe-t-il outre quand les actionnaires de Renault refusent sa rémunération ? Il n’y a pas de vie possible sans règles.
Au-delà de la dimension politique, s’attaquer aux salaires les plus élevés est-il selon vous une manière efficace de résoudre le problème des inégalités en France ?
Je ne signe pas cette pétition avec comme cheval de bataille la réduction des inégalités mais pour le bien de la cohésion nationale. Je ne souhaite pas pour autant niveler pas le bas, je ne suis pas pour l’égalitarisme à tout va.
Je suis pour récompenser le mérite et l’effort, mais vous ne pouvez pas demander toujours plus aux Français si ceux qui les demandent s’en exonèrent. De la même façon, j’avais demandé à ce que les députés voient leurs rémunérations diminuées pour participer à l’effort national. Dans d’autres pays, cette rigueur de comportement existe. Les entreprises qui réussissent sont d’ailleurs souvent celles où les patrons sont proches de leurs salariés. Je ne vois pas en quoi gagner plusieurs millions par an ne serait pas suffisant !
D’ailleurs je remarque que le code de conduite des grands patrons n’a pas été respecté… C’est donc bien qu’il faut imaginer une loi.
Lire l’article sur le site d’Atlantico : http://www.atlantico.fr/decryptage/nicolas-dupont-aignan-signe-appel-40-au-cac-40-c-est-pour-bien-cohesion-nationale-2704811.html#IcU4wFWKuKmFbR20.99