Je me suis rendu à Chartres, en soutien aux restaurateurs qui ont manifesté ce mardi 01 Décembre.
Alors que les commerces « non essentiels » ont rouvert leurs portes ce samedi 28 novembre, les bars et restaurants resteront fermés jusqu’au 20 janvier 2021 et manqueront les fêtes de fin d’année. Un coup dur de plus pour ce secteur déjà fortement sinistré, le mois de décembre produisant généralement le double de l’activité.
D’après les données de La Dépêche du Midi, « la crise du Covid pourrait faire disparaître un restaurant sur deux et provoquer la destruction de 130 000 emplois. Au total, 30 à 40% des restaurants pourraient ne jamais rouvrir, selon les fédérations professionnelles. Des fermetures définitives qui pourraient avoir des conséquences dramatiques sur l’emploi direct mais aussi sur l’économie locale.
Nos propositions :
– Le chômage partiel a été une bonne mesure et a été mise en place rapidement mais le gouvernement se doit de le prolonger jusqu’à fin Mars pour laisser l’activité reprendre sur un premier trimestre toujours très calme. (Le projet de loi de Finances pour 2021 n’a prévu que 7,6 milliards pour l’activité partielle de droit commun et de longue durée. Cela sera probablement insuffisant.)
– Les PGE bénéficient d’un report d’un an, soit jusqu’en Mars pour les premiers bénéficiaires. Il serait également souhaitable que ce report puisse aller jusqu’en Juin pour que les restaurateurs puissent se refaire une trésorerie.
– Le fonds de solidarité des entreprises, revalorisé chaque mois, est une bouée de sauvetage avant la cessation d’activité mais présente des effets pervers avec notamment le montant forfaitaire de 10000 euros qui n’est pas équitable d’une société à l’autre. Par exemple, un restaurateur Chartrain a créé son établissement le 28 février et commencé son activité le 1er mars, il ne perçoit aucune aide. (Pour les entreprises créées entre le 1er février 2020 et le 29 février 2020, l’aide est basée sur une perte de chiffre d’affaires d’au moins 50 % par rapport au chiffre d’affaires réalisé en février 2020 et ramené sur 1 mois).
– Les congés payés sont devenus une réelle problématique. 16 millions de jours de congés payés n’ont pas été pris depuis mars 2020 dans l’hôtellerie-restauration, cela représente un boulet supplémentaire. La prise en charge partielle des congés payés par le Gouvernement est là aussi nécessaire.
– Le report de charge du dernier trimestre sur 2021 est un levier supplémentaire pour soulager ce mois de Décembre douloureux.
– Il convient également de rappeler que les restaurateurs traditionnels et les bars appliquent, depuis leur première réouverture en juin 2020, les mêmes protocoles sanitaires stricts appliqués par la restauration collective et les restaurants routiers. A la demande de la profession, ces protocoles ont même été renforcés en septembre 2020. L’incompréhension est toujours de mise et plombe le moral de nos vaillants restaurateurs à la veille des fêtes de Noël.
L’aide de la Région Centre Val de Loire s’est fait trop attendre depuis Mars et cela dès les manques de masques et je crains que leur « cadeau de Noël » avec une plateforme en ligne pour organiser le « click-and-collect » et « concurrencer Amazon » comme le chèque numérique de 500 euros pour la création d’un site internet ne soient malheureusement pas à la hauteur des attentes de nos commerçants.
Les entreprises vont donc devoir reprendre leur activité dans un contexte post COVID sombre et amer, plus endettées, avec un PGE à rembourser, un reliquat énorme de congés payés et avec un besoin de trésorerie accru que les banques risquent de ne plus vouloir financer. Le Gouvernement doit agir en urgence.
Damien Bouticourt
Secrétaire départemental sur la fédération d’Eure et Loir pour Debout La France