Sécurité sociale : l’impossible lot de consolation

Une nation qui souffre, une nation en colère, une nation dans l’impasse, c’est sans surprise ce qui s’exprime dans le vote des municipales comme dans son taux record d’abstention.

 

Le chef de l’Etat réagit en changeant de Premier Ministre sans vouloir changer de cap : le dogme du libre-échange sans contrôle et de la monnaie forte qui prétend gouverner l’Europe depuis Bruxelles, c’est à dire l’assurance que la spirale sans fin du chômage et des délocalisations va continuer.

 

Alors que le déficit public, à 4.3% continue de plus belle au delà des sacro-saints 3% et au delà de ses propres engagements à 4,1% , le Président renouvelle  les promesses impossibles;  baisser les impôts  et …défendre la Sécurité Sociale en baissant les cotisations.

 

Mais la Sécurité Sociale bâtie en 1945, qui protège chacune et chacun à égalité quelque soient ses revenus, ne peut être défendue qu’à deux conditions : une économie de croissance durable pour la financer, une gestion rigoureuse pour ne pas gaspiller.

 

Comment cela serait-il possible dans une économie atone ? Comment cela serait-il possible alors que les Hôpitaux publics creusent leur déficit faute d’une gestion économique responsable et dynamique ? Comment serait-ce possible alors que la gabegie des médicaments continue ? Comment serait-ce possible alors qu’il est impossible de relever les honoraires des professionnels à un niveau décent et que les dépassements continuent dès lors à creuser le fossé d’une médecine à deux vitesses et entretiennent les déserts médicaux ?

 

Un changement de politique économique et monétaire, un protectionnisme intelligent ne permettrait pas de raser gratis du jour au lendemain comme veut le faire croire le Front National. Mais il inverserait la machine a perdre.

 

Le seul espoir que contient le discours de François Hollande, c’est la privatisation croissante de la santé, au profit des mutuelles et des assurances, sur le modèle américain. On déguisera cela sous les mots de solidarité, et ce sera le suicide de notre modèle républicain en matière de protection sociale, le renoncement à répondre aux besoins des handicapés et du grand âge, sauf pour ceux qui en auront les moyens. La solidarité dont parle le Président, c’est celle des naufragés du Titanic que le capitaine aura précipité sur l’iceberg.

 

Une seule réponse à la politique du suicide : changer de cap, maintenant.

 

François MORVAN

Vice-Président de DLR, Délégué National sport et handicap