Prestations familiales : le gouvernement tue la République au nom de la justice sociale

En se dédisant en quelques jours sur le principe de l’universalité des prestations familiales, François Hollande vient de creuser encore davantage, si possible, son discrédit.

Il cède à ses députés socialistes qui menaçaient de ne pas voter  le budget, montrant ainsi la réalité : il n’a plus de majorité, ni dans le pays, ni au parlement.

En attaquant  un principe fondateur de la protection sociale née en 1945, il devient le champion tout azimut du double discours digne de Georges Orwell.

Le bon sens commun, flatté par la démagogie “anti-riches” qui devient progressivement la seule arme politique d’un gouvernement en perdition, voudrait qu’il soit scandaleux que les ménages plus aisés perçoivent autant pour leurs enfants que les ménages aux faibles revenus.

C’est évidemment faire oublier que le principe fondateur de la protection sociale française est exactement inverse : les ménages aux faibles revenus perçoivent autant que les ménages les plus riches.

Dans le système voulu par le Conseil National de la Résistance, chacun contribue au système en fonction de ses revenus, mais chacun touche autant pour ses enfants et sa santé, constituant ainsi un fort principe d’égalité républicaine et contribuant de ce fait au consentement à l’impôt où aux prélèvements  de la part de ceux qui en payent la plus large part.

Désormais, les classes moyennes et supérieures , pressurées par l’impôt et la remise en cause du quotient familial, se voient progressivement fermer les portes de la protection sociale. Elles sont progressivement priées de se débrouiller par elles-mêmes. En matière de santé, elles cotiseront à des mutuelles de plus en plus onéreuses pour faire face aux frais d’une médecine à deux vitesses et à la généralisation des dépassements d’honoraires. Les places de crèche leurs sont fermées au nom de la priorité sociale et les gardes d’enfant à domicile ont vu les cotisations sociales augmentées de 50% par l’abandon de leur calcul forfaitaire.

A l’autre bout de la chaîne, les classes populaires sont les dindons de la farce. Un système de santé inégalitaire diminue partout son offre de soins, les abandonne dans des territoires désertifiés, les prive d’accès aux services publics dont l’Etat se désengage de façon croissante. Les places de crèche se raréfient faute de subvention publique suffisantes.

Alors que les françaises et les français ont tant besoin qu’on les rassemble à nouveau face aux difficultés, ce gouvernement de petite semaine les divise, les oppose. “Pauvres” contre “”riches” , salariés contre “professions réglementées”, mais aussi “riches” contre “pauvres” puisqu’on demande aux classes moyennes et supérieures de contribuer sans cesse davantage à un système dont elles ne bénéficient plus.

La remise en cause de l’universalité des prestations familiales est un appel de plus à la fraude fiscale, au travail au noir à domicile et au refus de la solidarité républicaine.

Françaises, Français, rassemblons-nous et reprenons le pouvoir !

 

François MORVAN

Vice-Président de DLF

Délégué National à la Santé