Le 9 juin prochain, nous, Français, seront appelés à mettre un bulletin dans l’urne pour choisir nos représentants au Parlement européen. Ces élections seront l’occasion d’affirmer notre choix sans se mettre à l’écart des enjeux stratégiques mondiaux. Pour certains d’entre nous, cette institution nous semble lointaine et influence pourtant notre vie quotidienne, parfois plus que nous ne le pensons. Certains sursauts, comme celui des agriculteurs dernièrement, nous rappelle pourtant cette réalité européenne au plus près de notre quotidien.
Partagés entre découragement, espérance et volonté de sécession, que dira notre vote de l’avenir de l’institution européenne et de celui de la France ?
A l’origine, les « pères de l’Europe » ont mis en œuvre le projet de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier pour permettre la reconstruction d’une Europe en ruines. Au fil du temps, les traités ont fait évoluer l’institution lui conférant toujours plus de pouvoirs, parfois au détriment des pays membres, traduisant un pouvoir supranational croissant. D’une volonté d’intégration économique première, nous sommes passés à une volonté d’intégration politique « fédéraliste ».
Et qu’en est-il de la promesse d’une Europe prospère ?
Avec les normes européennes et l’imposition de règlementations collectives, les pays membres de l’Union Européenne sont mis sur un même pied d’égalité en faisant fi des spécificités nationales. A ce titre, l’exception française tend à disparaitre en raison d’un nivellement par le bas engendré par les institutions supranationales et au regard des différences structurelles avec d’autres pays européens. Avec des taux de prélèvements obligatoires élevés, nous bénéficions d’institutions sociales, héritages de l’Etat providence, ce qui dénote fortement vis-à-vis de nos voisins européens.
Prenons l’exemple du marché du travail. Il est possible de travailler en France avec des contrats de travail de pays de l’Europe de l’Est. Il est bien connu que le cout du travail est bien moindre pour les employeurs dans ces derniers ce qui concurrence la main d’œuvre française dans certains corps de métiers. Il serait restreint de dire que le chômage en France est lié univoquement à ce phénomène mais il déséquilibre toutefois le marché du travail français et, en amont, son système de formation (cf. article sur l’inadéquation formation – emploi). Les particularités nationales empêchent de mettre sur le même plan l’ensemble des pays membres au risque d’une concurrence déloyale.
L’Union Européenne s’est dotée d’institutions supranationales pour que les peuples dépassent leur intérêt national dans un objectif de réconciliation post seconde guerre mondiale. Quid du conflit ukrainien ? Robert Schuman, dans son discours du 9 mai 1950, mettait en évidence le fait que « La France a toujours eu pour objet essentiel de servir la paix. » Or, l’Union Européenne nous a récemment contraint à envoyer 50 milliards d’euros d’aides à l’Ukraine pour financer la guerre contre la Russie. Chez Debout la France, nous voulons réaffirmer la position indépendante de la France, notamment sur les questions diplomatiques.
Cette phrase de Charles Pasqua prononcée en décembre 2002 à Strasbourg est plus que jamais d’actualité 22 ans plus tard :
« Les peuples européens veulent profondément, et de plus en plus activement, une « autre Europe » fondée sur leur droit à disposer d’eux-mêmes, droit dont il serait pour le moins paradoxal que l’ayant inventé ils soient les premiers à en être dépossédés ? »
Il est temps de réaffirmer notre droit à disposer de nous-mêmes.