Pour Cuba, indépendance et liberté

Le rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les Etats-Unis d’Amérique comme la promesse d’une prochaine levée de l’embargo sont une bonne nouvelle dans un monde qui en manque tant.
Pour le peuple cubain, c’est l’espoir de voir se clore une longue période de dictature politique et de pénurie économique où il a été plongé par le naufrage de la révolution cubaine dans le modèle stalinien.
 
C’est aussi l’espoir pour toutes les nations d’Amérique Centrale et du Sud de voir les Etats-Unis d’Amérique renoncer définitivement à faire du continent leur arrière-cour en y manipulant des régimes à leur solde. Car on ne saurait oublier que la vague révolutionnaire qui a embrasé tout le cône sud dans les années soixante et soixante-dix fut la réaction a cent cinquante ans de “Doctrine Monroe” qui établissait l’Amérique du Centre et du Sud comme une chasse gardée des intérêts nord-américains.
 
Car on ne pourrait oublier que la longévité du régime castriste,  et sa survie au delà de la chute de l’URSS,  a reposé aussi sur le souvenir d’un Cuba  livré à la mafia et aux intérêts des firmes nord-américaines,  comme  sur le contre-exemple de dictatures d’inspiration  néo-nazies qui, dans toute l’Amérique latine des années soixante-dix et quatre-vingt bénéficièrent, du Chili de Pinochet au régime militaire argentin,  du soutien total de Washington. 
 
Rien ne peut empêcher les peuples et les nations de vivre et de vivre libres. Plus jamais les peuples centroaméricains et sud-Américains ne devront, comme ce fut le cas pour le peuple cubain, être amenés à choisir entre indépendance et liberté. 
 
Les Etats-Unis, parce qu’ils sont la puissance dominante, ont la responsabilité de l’avenir.
 
Si le renoncement à une politique agressive envers Cuba n’est qu’une tactique aux seuls motifs économiques,  qui n’exprime pas un profond changement de doctrine dans ses rapports avec les peuples américains, elle ne sera qu’un feu de paille.
 
La France , dont la diplomatie s’est si tristement abaissée depuis vingt ans – si l’on excepte le coup d’éclat contre la deuxième guerre du Golfe – à suivre Washington comme un caniche , doit retrouver sa place en œuvrant à ce que le dégel américano-cubain soit un nouveau départ pour tout le continent.
 
18 décembre 2014
 
François MORVAN
Vice-Président de DLF