PMA / GPA : Hollande doit une fière chandelle à la Manif pour tous

PMA / GPA : Hollande doit une fière chandelle à la Manif pour tous

Depuis hier, il n’est question que du revirement (un de plus !) du président de la République et de son gouvernement sur la question de la PMA / GPA.

Précision préliminaire, J’écris bien « PMA / GPA » car – « on ne sait plus dans quelle langue il faut le dire » pour paraphraser Mme Vallaud-Belkacem – l’une ne va pas sans l’autre : en effet, le principe invoqué (l’égalité des droits « réels ») pour légitimer la première ne permet pas, en toute cohérence, de s’opposer à la seconde. Au nom de quoi refuser aux gays ce que l’on accorderait aux lesbiennes ? Ce serait à l’évidence une « discrimination », une de celles que l’esprit de cette démarche sociétale vise précisément à abolir. De plus, on peine à imaginer un gouvernement socialiste cédant sur la PMA face aux lobbies communautaristes homosexuels ne le faisant pas dans la foulée sur la GPA…

Alors, pour en revenir aux derniers rebondissements de cette affaire, le pouvoir socialiste a-t-il oui ou non cédé à la rue, ainsi que s’en indignent certains et que ne cessent de l’affirmer des médias à l’analyse parfois un peu superficielle ?

Je ne le crois pas. D’ailleurs, Hollande avait-il cédé lors du vote de la loi « mariage pour tous » l’année dernière, alors que des foules bien plus considérables défilaient dans nos villes ? Non, bien sûr…

Alors quoi ? A la réflexion, ce revirement paraît bien plus grave qu’une simple reculade face à la rue : François Hollande a en réalité saisi le prétexte des cortèges de ce dimanche pour enterrer une réforme dont les Français et le groupe socialiste à l’Assemblée nationale ne veulent pas, et dont il ne savait plus lui-même comment se dépatouiller. S’il avait dû abandonner ces mesures en admettant cette vérité gênante, plutôt que de l’enrober dans l’alibi – certes piteux – de la peur de la rue ou de la recherche du consensus, l’effet politique en aurait été bien pire : ç’aurait été l’aveu que toute sa réforme, délibérément ambigüe et provocatrice sur les questions de la filiation, n’était pas sérieuse une seconde et que son seul objet était bel et bien de dresser artificiellement les Français les uns contre les autres, faisant le jeu des minorités agissantes au détriment de la majorité silencieuse.

De fait, Français Hollande doit une fière chandelle à la « Manif pour tous » qui vient de lui retirer une sacrée épine du pied. Et que des mesures utiles aux Français comme la création d’un statut de beau-parent – pour prendre en compte le poids des familles recomposées – doivent passer à la trappe en même temps, ne semble pas l’empêcher de dormir. Sa ministre de la Famille, la pauvre Madame Bertinotti, appréciera sans doute…

Tout ceci en dit très long sur une « gouvernance » socialiste où l’irresponsabilité, en guise de substitut acceptable à l’impuissance publique, le dispute à la provocation gratuite. Une gouvernance qui n’a en réalité qu’un seul objectif : faire monter le Front National dans l’espoir de laminer la droite républicaine en 2017 et permettre à François Hollande d’affronter Marine Le Pen au second tour de la présidentielle. Ticket garanti pour un deuxième mandat !

Enfin, que les alliés Verts du PS se consolent : l’Europe est en train de se charger de la sale besogne devant laquelle le Chef de l’Etat s’est défilé. En effet, le Parlement européen examine ces jours-mêmes un rapport, présenté par Ulrike Lunacek, vice-présidente de l'intergroupe-LGBT du Parlement européen, qui «invite les États membres à réfléchir à des moyens d'adapter leur droit de la famille aux changements que connaissent actuellement les structures et les modèles familiaux» et à «inclure la possibilité que les enfants aient plus de deux parents (tuteurs légaux), car cela ouvrirait la voie à une meilleure reconnaissance des familles arc-en-ciel». Il «demande aux États membres de garantir l'accès des femmes célibataires ou lesbiennes aux traitements de procréation médicalement assistée». Enfin, il agite le chiffon rouge du «genre» à l'école, en invitant les États membres à «favoriser un enseignement objectif des questions concernant l'orientation sexuelle, l'identité de genre et l'expression du genre».

Ne doutons pas qu’à cette occasion, les eurodéputés socialistes ne manqueront pas de voter ce rapport pour le moins baroque. Une raison de plus pour sanctionner le PS en votant pour DLR lors des prochaines élections européennes !

Cécile Bayle de Jessé

Médiatrice Familiale

Candidate DLR aux élections européennes de 2014 dans le Grand Ouest