Nicolas Sarkozy, fossoyeur de la langue française

Lors de son meeting parisien de vendredi soir dans le cadre de la campagne pour la présidence de l’UMP, Nicolas Sarkozy a enchaîné les promesses qui font immédiatement se questionner tout honnête homme : que ne les a-t-il tenues lorsque pendant cinq ans, il était aux affaires ? Cependant, il y a beaucoup plus grave. Avec le plus profond cynisme, il a proféré contre ses adversaires politiques des accusations qui valent surtout pour lui. Serait-il atteint de la maladie d’Alzheimer ?

Nous l’avons ainsi entendu dire : « Honte à ceux qui abandonnent la langue française ».

Or c’est sous sa mandature que le français a été le plus abandonné :

1°) En janvier 2008, la majorité UMP a voté le renoncement à l’exigence de traduction  comme  il est clairement énoncé à l’article premier du Protocole de Londres et ce, contre l’avis de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie.

2°) Quelques semaines, plus tard, Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche  a déclaré que le français était une langue en déclin et qu’il fallait briser le tabou de l’anglais dans les institutions européennes, ainsi que dans les universités françaises, en rendant obligatoire l’enseignement intensif de cette langue au détriment de toutes les autres. Non seulement, elle n’a pas été recadrée par Nicolas Sarkozy et/ou par François Fillon, mais elle a été donnée en exemple comme ministre modèle.

3°) En janvier 2009  le gouvernement Fillon, avec l’aval de Sarkozy, a renoncé au français comme langue de travail au sein de l’Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA). Elle a même incité les 27 autres pays de la Francophonie à faire de l’anglais la seule et unique langue de travail et a ainsi renforcé l’hégémonie linguistique  à l’encontre des intérêts de tous les francophones.

4°)  En juin 2010, l’arrêté ministériel instituant l’anglais comme seule et unique langue obligatoire pour l’épreuve orale du concours d’entrée à l’Ecole nationale de la magistrature  a été confirmé par le Conseil d’Etat.

5°) En janvier 2012, l’Agence française de développement (AFD), établissement public agissant pour le compte de l’Etat, a émis un appel à projets pour une conférence qui devait se tenir le 14 juin suivant à Paris en exigeant de la part des soumissionnaires français  des réponses  exclusivement en anglais.

Ce cas d’école montre ce que vaut la parole de l’ancien président !

 

Eric Anceau

Responsable du projet de Debout la France

Délégué national à la Cohésion nationale