Retrouvez l’intervention de Nicolas Dupont-Aignan, député de l’Essonne et président de Debout la France, invité de Politique Matin sur LCP le 11 juin 2018.
Le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, a estimé lundi que le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot devrait démissionner au vu « des boas » qu’il avale, dont l’autorisation donnée à Total d’importer de l’huile de palme.
Les agriculteurs protestent lundi devant 13 raffineries et dépôts de carburant contre les « incohérences du gouvernement » et les importations de produits agricoles qui ne respectent pas les critères français et européens, dont l’huile de palme utilisée dans les biocarburants.
« On importe de l’huile de palme, qui est en train de détruire la forêt des pays qui la produisent, alors même qu’on a une filière et qu’on a incité les agriculteurs (français, NDLR) à cultiver du colza pour nourrir les usines qui permettent de créer de l’agrocarburant », a dénoncé M. Dupont-Aignan sur LCP.
En important cette huile qui va alimenter pour partie la bioraffinerie de La Mède, près de Marseille, « le gouvernement a cédé à Total », a estimé M. Dupont-Aignan.
Le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert a indiqué lundi sur RTL que le gouvernement « ne reviendra pas » sur l’autorisation donnée au groupe d’importer de l’huile de palme. La veille, le porte-parole de LREM Gabriel Attal avait souligné que l’Etat ne pouvait pas se dédire de l’accord signé sous le précédent gouvernement et scellant ces importations, mais qu’il était « vigilant ».
Dans ce contexte, « que fait M. Hulot encore dans ce gouvernement ? Il devient lâche, pas seulement complice, il devient lâche, et je lui dis: si vous avez un peu de courage, vous devriez démissionner », a lancé M. Dupont-Aignan, jugeant que le ministre « avale ses chapeaux, des couleuvres, des boas ».
« Quant à M. Travert, il laisse crever les agriculteurs » et « le gouvernement mène une politique scandaleuse » à leur encontre, a estimé le président de Debout la France, évoquant des prix des céréales qui n’ont « jamais été aussi bas », la baisse des prix du lait, mais aussi le traité du Ceta et les négociations avec le Mercosur.
« Le projet de loi agriculture ne change rien, c’est de l’enfumage », a-t-il ajouté, plaidant pour « des prix garantis » et un contingentement des importations. « Il faut taper du poing sur la table, mais il n’y a pas de gouvernement », a-t-il conclu.