Malbouffe libre et non-faussée : merci l’Union européenne !

En janvier 2013 éclatait le scandale des lasagnes à la viande de cheval. Les Européens découvraient ébahis qu’il était possible de manger du cheval quand on pensait se nourrir de bœuf. Les médias couvrirent abondamment la tricherie. François Hollande promettait, la main sur le cœur, de modifier les lois et règlements. Plus jamais ça ! La santé et la qualité alimentaire avant tout !

 

Plus d’un an après, rien n’a changé. Il faut dire que François Hollande, pas plus que le gouvernement ou les parlementaires, n’ont de pouvoir pour lutter contre cette malbouffe sans frontière. Le projet de loi du gouvernement prévoyait bien l’étiquetage et une meilleure traçabilité des aliments, mais sous réserve que la Commission de Bruxelles décide d’adopter les directives européennes nécessaires. Autant le dire, le projet de loi se résumait avant tout à un catalogue de bonnes intentions.

 

Le silence est retombé sur cette affaire mais pas la méfiance des Français sur la qualité des produits qu’ils consomment. Avec raison, puisque la production agroalimentaire de notre pays est encore aujourd’hui victime du dogme de la concurrence libre et non faussée qu’impose l’Union européenne à notre continent.

 

Avec cette idéologie, tout doit être mis en concurrence. Tout doit toujours coûter moins cher à produire. Les industriels européens sont encouragés à multiplier les circuits d’approvisionnements, à tirer les coûts de production vers le bas par l’usage de méthodes aussi nuisibles à la qualité des aliments que dramatiques pour le bien-être animal. Faire passer du cheval roumain pour de bœuf français, ou acheter des porcs belges, élevés aux Pays-Bas, abattus en Roumanie, et transformés en France obéît à la même logique : faire du chiffre. La nourriture, essentielle au lien social et à la santé publique, devient une véritable malbouffe libre et non-faussée.

 

A qui cela profite-t-il ? Pas à l’Assurance maladie qui voit le coût des traitements liés aux maladies de la malbouffe – diabète, maladies cardiovasculaires –  s’envoler. Pas aux agriculteurs non plus, qui ne sont plus en mesure de vivre de leur travail et sont contraint de survivre des aides européennes. Pas même à notre pays. L’indépendance alimentaire française, maintenue depuis des siècles, renforcée par la politique agricole commune (PAC) des origines, n’est plus garantie. Pis, la réputation de gastronomie qui accompagnait notre pays à l’étranger et permettait de mieux vendre nos produits agricoles et agroalimentaires à l‘international s’effrite un peu plus à chacun des nouveaux scandales alimentaires.

 

Allant toujours plus loin dans son idéologie, l’Union européenne négocie dans le plus grand secret un accord de libre-échange transatlantique. Les poulets aux hormones, les viandes à l’acide lactique seront-ils la norme de notre future production alimentaire pour toujours tirer les coûts et la qualité vers le bas ?

 

La malbouffe libre et non-faussée que nous impose l’Union européenne n’est pas seulement  un gâchis gastronomique et sanitaire. Elle est aussi un boulet pour notre pays, sa culture, ses terroirs, et sa place dans le commerce international. Prochainement, j’énoncerai dans un livre, des solutions pour en sortir.

 

Jean-Pierre Enjalbert

Maire de Saint-Prix

Conseiller général

Délégué national à la transition énergétique