Nos campagnes se couvrent progressivement de gigantesques « fermes » photovoltaïques, souvent en lieu et place de terres agricoles. Il n’y a que peu ou pas de communication dans les médias mainstream sur ce phénomène « rampant ».
Il y a longtemps que Nicolas Dupont Aignan et Debout La France ont développé en matière de politique énergétique un projet réaliste, clair et précis. Mais les récentes orientations imposées par le pouvoir en place sont épouvantables et justifient qu’on les analyse. En commençant par le photovoltaïque. Et en actualisant les données nationales.
ETAT DES LIEUX DE LAPRODUCTION D’ENERGIE ELECTRIQUE
En 2024, la production d’électricité dans notre pays s’est chiffrée à 536,5 TWh (1). Elle était de 505 TWh en 2023 et 445 TWh en 2022, soit une augmentation de plus de 20 % en 2 ans.
En 2024, la consommation d’électricité en France s’est établie à 449,2 TWh (2). Elle était de 445 TWh en 2023, 459 TWh en 2022. En réalité, elle ne fait que décroître depuis 2017 comme en témoigne ce graphique (3), marqueur malheureusement implacable de la désindustrialisation de notre pays.
En 2022 la production avait été légèrement insuffisante par rapport aux besoins, du fait essentiellement de problèmes techniques sur les centrales nucléaires, avec en plus un épisode de sécheresse ayant perturbé l’hydroélectrique. En 2023, nous étions déjà en surproduction de 60 TWh.
En 2024 nous avons produit 87 TWh de trop par rapport à nos besoins. C’est plus que toute la production annuelle d’un pays comme la Suisse. Qu’est devenue cette électricité excédentaire ? Mystère…
La répartition des sources d’énergie électrique a été en 2024 la suivante (1)
– 361,7 TWh nucléaire
– 74,7 TWh hydraulique
– 46,7 TWh éolien et 23,3 TWh solaire (énergies intermittentes)
– 19,9 TWh d’énergies fossiles dont 17,4 TWh de gaz – seules sources de CO2
Comme on peut le constater, la production nucléaire + hydraulique suffit à satisfaire les besoins et nous n’avons donc absolument pas besoin de source d’énergie supplémentaire en France. Fait majeur, il s’agit d’une énergie strictement décarbonée ! On peut difficilement faire mieux…
LE PHOTOVOLTAÏQUE
Malgré ce qui précède, l’état persiste à vouloir implanter partout des énergies intermittentes dites « renouvelables », ce qui inclut les panneaux solaires, importés, faut-il le rappeler, en presque totalité de Chine.
Le photovoltaïque est très diversifiée, entre les installations petites ou moyennes sur toitures, de faible puissance, qui posent peu de problèmes, et les installations au sol qui couvrent des dizaines de milliers d’hectares et produisent des gigawatts. Les installations de plus de 250 KW représentent moins de 1% du total mais fournissent 55% de l’électricité photovoltaïque en France (4), soit environ 13 TWh pour cette année. Ce sont les fameuses « fermes » photovoltaïques. A raison d’environ 1 MWh par hectare, cela représente 13 000 hectares couverts, soit largement plus que la superficie de Paris.
Notons d’emblée que l’électricité de ces centrales au sol est coûteuse : selon une étude très sérieuse du Cereme (5), le coût de production des grandes surfaces photovoltaïques au sol est de 71,1€/MWh contre 43,2€/MWh pour le nucléaire existant.
Pire encore, il existe une « priorité d’injection » qui s’attache à ces parcs (6). Donc le gestionnaire du réseau national doit gérer les cas de surproduction en diminuant voire interrompant temporairement la production d’énergie nucléaire. Cette manœuvre est fortement contre-indiquée car particulièrement dangereuse pour la sécurité des centrales. Si on ne le fait pas, on risque des coupures généralisées, comme récemment en Espagne. Autrement dit, l’état garantit un revenu constant aux plus grosses exploitations photovoltaïques, même si on n’en a pas besoin.
Qui construit ces parcs photovoltaïques ? Qui les exploite ? à quel tarif réel est vendue le KWh ? C’est très compliqué de trouver les réponses à ces questions. J’ai trouvé une liste de sociétés agrées par décret en 2021 dans laquelle on retrouve par exemple BHC Energie, qui appartient à Total, et d’autres sociétés multinationales plus ou moins masquées (7). Certains affirment qu’une partie de ces sociétés appartiennent à des fonds de pension nord-américains. Si on ignore le prix réel de vente du KWh qui se négocie semble-t-il par contrats individualisés, il est forcément supérieur à 70€/MWh. Ce qu’on sait, c’est que ces sociétés se permettent de reverser entre 100 et 150 euros à l’hectare par mois au propriétaire foncier. C’est 5 à 10 fois ce qu’il pourrait obtenir d’une activité agricole. Il y a aussi des dispositions fiscales avantageuses pour les sociétés exploitantes comme la réduction de l’IFER ou la récupération de la TVA (8). Nombre de ces sociétés ont un siège à l’étranger et il n’est pas sûr qu’elles paient des impôts en France. Ce qui est sûr c’est que malgré un coût du raccordement au réseau électrique existant parfois très élevé, cette activité est tout à fait rentable pour les actionnaires, permettant même de rétribuer aussi certaines collectivités locales (communes, départements) au travers de contrats « d’études ». Du coup on constate quelques dérogations surprenantes…
Les conséquences du sacrifice de milliers d’hectares sont considérables au niveau écologique : clôtures infranchissables, nuisances sonores, destruction de la biodiversité végétale et animale, élévation de la température de l’air ambiant, artificialisation des sols sous les panneaux et par voie de conséquence augmentation du risque d’inondation. Il y a aussi des risques majeurs : incendies (par court-circuit ou foudre) ou pollution des sols en cas de destruction des panneaux par averse de grêle. Qu’adviendra-t-il de ces installations une fois que les sociétés financières qui les exploitent se seront retirées ? Qui les démolira ? Qui les recyclera ? Qui paiera ?
Les autres conséquences sont socio-économiques : en rétribuant les propriétaires des terres agricoles bien au-delà du raisonnable, on détruit l’agriculture et on crée des sources inépuisables de conflits locaux. On empêche la transmission familiale. On met également en danger le tourisme pastoral par la destruction des paysages.
CONCLUSION
Il est évident que l’activisme législatif en faveur du photovoltaïque, tel que la loi APER de mars 2023 (qui résulterait des injonctions de la commission de Bruxelles), ne peut en aucun cas se justifier autrement que par un intérêt financier au profit d’une hyperclasse d’actionnaires transnationaux. Grâce à des dispositions réglementaires qui leur sont particulièrement favorables, les gros investisseurs sont assurés d’engranger de juteux profits, alimentés factuellement par la hausse artificielle du tarif de l’électricité appliquée à tous les français.
Comme pour l’éolien (qui fera l’objet d’une autre étude), il est impératif de stopper toute nouvelle installation de ces « fermes » photovoltaïques et de mettre un terme au racket institutionnalisé au détriment des français.
Une fois de plus, et comme répété à maintes reprises par Nicolas DUPONT AIGNAN, l’Union Européenne fait notre malheur. Mais nos dirigeants actuels aggravent encore la situation.
3 – https://analysesetdonnees.rte-france.com/bilan-electrique-synthese
4 – https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/publicationweb/503
6 – https://www.lemondedelenergie.com/comment-renouvelables-font-flamber-prix-electricite/2023/03/27/