La triste lucidité de la jeunesse française

Un récent sondage Viavoice annonce qu’une majorité de jeunes français (51%) souhaiterait s’exiler. Un cri d’alarme qui, entre deux soubresauts de l’affaire Cahuzac, mériterait d’être entendu par le président Hollande et plus généralement par l'ensemble de notre classe politique.

Bien sûr, les voyages forment la jeunesse et le désir d’aventure et de découverte a de tous temps été partagé par les nouvelles générations. Il est très bien que les jeunes générations aillent voir ce qui se passent ailleurs pour se faire une expérience et en revenir plus fort pour l'avenir. Mais ce sondage montre pourtant qu’il y a autre chose. Autre chose, c’est la lucidité dont font preuve des générations nées et bercées par la crise qui touche notre pays depuis trente ans et qui n’a fait que s’accélérer ces dernières années. Autre chose qui est cette volonté d'échapper au déclin qui nous est réservé comme horizon et de vouloir un meilleur avenir quitte à se couper d'un pays auquel les jeunes sont pourtant attachés.

Alors que 75% des jeunes allemands et 67% des américains croient en l’avenir de leur pays, ils ne sont que 36% de jeunes français à le croire capable d’un sursaut. L’exil souhaité ne vise en réalité qu’à fuir le déclin de notre pays. Ils sont ainsi 70% à estimer que notre pays vit une dépression collective et 66% à le juger en déclin. Comment ne pas porter de tels jugements lorsque 20% d’une classe d’âge ne trouve pas d’emploi, que l’Ecole ne remplit plus son rôle, que l’Enseignement supérieur se contente de déverser des assignats universitaires en guise de diplômes ? Comment ne pas désespérer de l’avenir quand François Hollande, le candidat qui se targuait d’un « pacte avec la jeunesse », n’a rien d’autre à offrir qu’un réchauffé des emplois jeunes ?

En réalité, la jeunesse de France est juste lucide sur la situation de notre pays et sur l'avenir qui lui est réservé. La jeunesse de France semble, elle, avoir bien mieux identifié les maux qui touchent notre pays que nos élites politiques. A rebours des chantres de la « mondialisation heureuse », les jeunes sont convaincus à près de 62% que la mondialisation n’est pas une chance pour la France et 87% à trouver que l’économie nationale est de moins en moins performante. On ne saurait mieux dire le lien existant entre l’abaissement des frontières, la mise en concurrence des salariés de par le monde, et l’abaissement économique de notre pays.

Aujourd'hui, les jeunes votent avec leur pied : ils se désintéressent de la politique et s'exilent pour espérer réussir. C'est à nous d'apporter des réponses à ce drame et à cette desespérance de la jeunesse. C'est à nous de proposer un sursaut patriotique qui seul permettra de redresser la France. Le développement d’un véritable patriotisme économique, la refondation de l’Ecole de la République en seront les premières pierres que Debout les jeunes , avec Nicolas Dupont-Aignan, poseront pour redonner un avenir à notre pays et à notre jeunesse.

C'est à nous de redonner un chemin pour l'espoir pour les jeunes français, un chemin qui passe par un volontarisme politique, par un souci de l'intérêt national et surtout par l'abandon des chimères qui nous ont mené dans le mur depuis trop d'années. C'est ce chemin que nous allons défendre dans les années à venir et aux prochaines échéances à commencer par les élections européennes de 2014.

Nicolas Calbrix
Président de Debout les Jeunes