La France se débat aujourd’hui dans un paradoxe politique historique !

Face à un pouvoir socialiste totalement rejeté, jamais les valeurs de la droite – amour de la nation, aspiration à l’ordre, sens de l’effort, attachement à la famille – n’ont été aussi fortes, mais jamais le parti créé pour les porter n’aura été aussi faible. La droite paie ainsi au prix fort la faute historique du choix du parti unique, l’UMP, qui a brouillé son message et son identité. En 2002 on ne voulait pas nous entendre quand, à quelques-uns, nous mettions en garde contre la dilution d’« une certaine idée de la France » gaulliste dans le marécage de la pensée unique centriste et européiste, ouvrant ainsi un boulevard au FN.

On pensait que l’addition des centristes, libéraux et gaullistes, offrirait une quasi-hégémonie à droite. Mais ce n’est pas le poids des appareils, des clans, des clientèles qui, en démocratie, fait la puissance durable d’un parti : c’est la force des convictions et la pertinence des projets ! En cédant face au politiquement correct, en s’alignant sur ses positions « sociétales », les dirigeants de l’UMP ont désespéré leur électorat. En abandonnant le contrôle de nos frontières, de nos lois, de notre monnaie et de notre budget aux bureaucrates de Bruxelles, les gouvernements de droite se sont condamnés à devenir les commentateurs de leur propre impuissance.

Après avoir tenté en son sein d’infléchir cette ligne suicidaire (je fus candidat à deux reprises à sa présidence en 2002 puis 2004), j’ai dû me rendre à l’évidence et quitter l’UMP pour fonder en 2008 Debout la République. Je ne pouvais accepter plus longtemps l’hypocrisie des beaux discours préélectoraux sur la Nation, l’autorité ou la libre entreprise, sorte de vernis destiné à se saisir du pouvoir suprême sans avoir l’intention le moins du monde de changer le logiciel dominant. Le peuple avec ses difficultés quotidiennes, ses angoisses et aspirations légitimes, était considéré comme de la chair à canon électorale ! Mais le peuple a compris. Oui, il a compris qu’on ne peut pas, par exemple, maîtriser une immigration de masse sans contrôler les frontières, ni doper l’emploi sans baisser la valeur de la monnaie, à l’image, d’ailleurs, des pays qui réussissent dans la mondialisation. Alors pourquoi le bureau politique de l’UMP vient-il de décider de confier la direction à trois anciens premiers ministres qui, malgré leur intégrité et leur sens de l’État, sont responsables de ce bilan ? Pire, ils veulent poursuivre cette fuite en avant vers le centre, si proche d’ailleurs de la politique du président Hollande !

Sur la plupart des sujets, leurs convictions profondes sont en total décalage avec les attentes de l’électorat populaire. Il suffit de rappeler le résultat des européennes, où les partis traditionnels ont été bousculés tandis que Debout la République a été le seul mouvement à progresser en voix. Le choix est donc très simple aujourd’hui : soit les gaullistes se réveillent et se rassemblent, soit le FN jouera durablement le rôle de l’allié objectif de la gauche, si contente d’instrumentaliser ses vieux démons pour se maintenir au pouvoir ! Voilà pourquoi j’appelle la nouvelle génération qui a compris la détresse des Français et leur volonté de maîtriser à nouveau leur destin, les Guaino, Wauquiez et autres personnalités, à nous rejoindre pour refonder une alternative patriotique, républicaine et sociale : Debout la France, que nous lancerons cet automne. Quelques jours après le 18 juin, quelle plus belle signification que de raviver la flamme de la France éternelle, de cette France que nous aimons et qui a encore tant à dire à l’Histoire ? Pourquoi aussi ne pas élargir cette alternative à celles et ceux qui ont rejoint de bonne foi le Front national et découvrent avec effroi que seule la façade a changé ?

Les Français n’en peuvent plus de ce « système » en faillite et ne veulent pas davantage des extrêmes. Il est temps de renouer avec les valeurs nationales et gaullistes qui manquent tant à nos concitoyens : une France indépendante qui travaille en bonne intelligence avec ses voisins européens, un État fort et reconstruit, à même d’assurer l’ordre, l’école de la République qui retrouve son excellence, les forces vives libérées des impôts écrasants comme de l’excès de normes, la famille redevenue le socle de la société… telles sont les orientations qu’il nous revient de promouvoir. Debout la France, vite, il y a urgence !