La France paie la guerre, et l’Algérie gagnera la paix

 

Le 14 juillet  l’armée algérienne défilait au cœur de notre pays, sur les Champs Elysées, devant un Président, béat.

Le 16 juillet commencent, pour trois jours, les Pourparlers d’Alger qui associent l’Algérie, le Gouvernement de Bamako, les représentants des communautés de l’Azawad (nord du Mali), les représentants de l’UE et ceux de l’ONU… De France, point….

Gageons que cela pourrait se terminer par une prière commune du vendredi (pour imiter le Pape François, mais sans doute avec plus d’efficacité), et dans tout les cas, par une belle victoire diplomatique sur le « concurrent/frère ennemi » français. L’enjeu des Pourparlers est de rétablir les conditions de la paix au nord Mali. Alger est bien avisé de surveiller ce qui se passe à ses vastes confins limitrophes, sachant que le sud algérien ressemble en tous points au nord Mali, données ethno culturelles comprises.

Lors de la victoire des armes française au Mali, DLR avait recommandé au gouvernement français d’enclencher un processus de réconciliation nationale inter malien : les circonstances étaient propices pour imposer que soit  repensée l’organisation de l’état nation malien, et  pris en considération le besoin de reconnaissance des populations du nord. Une nouvelle constitu-tion, plus décentralisatrice, apparaissait comme inévitable pour supprimer les mêmes causes qui constamment, depuis l’indépendance, produisent les mêmes conséquences, la rébellion reprenant toujours. DLR avait mis en garde le gouvernement français de ne pas accélérer une nouvelle élection présidentielle malienne, quelques semaines après la fin des phases fortes de la guerre, sans que ces causes (la revendication démocratique et culturelle du nord) ne soient étudiées et soignées. Sans conférence nationale préalable de réconciliation sous nos auspices. DLR l’avait écrit à plusieurs reprises.

Or on constate que non seulement la crise, y compris militaire, a repris sur le terrain, mais à présent que la France a perdu la main diplomatique. Au profit de l’Algérie. Nous voici, après le vide sur le Traité transatlantique, les simagrées incompétentes  sur la Syrie, l’Ukraine, face à l’inconséquence sur le Mali. Jusques à quand devrons nous, à DLR, être les commentateurs effarés de ce gaspillage diplomatique de notre potentiel et de nos succès militaires ?

La France qui a payé, jusque au sang de nos fils, la guerre et la victoire au Mali, va devoir contempler l’Algérie la supplanter pour construire la paix. Avec un coup de main de l’Europe, pourtant lamentablement incapable au plus fort de la crise, en 2012.

Henri Temple

Délégué national à l'Indépendance de la France