Ennemis à Paris, Amis à Bruxelles….

Pour les adeptes du système  il n’y a pas de perdant

Les ententes tacites successives entre les chefs d’États européens d’une part et entre les députés européens d’autre part, annoncent  que les cinq prochaines années seront placées sous plus d’intégration européenne en dépit de la méfiance grandissante des peuples européens à l’égard d’un projet passé de mode.

Ceux qui font montre de leur opposition à Paris se gardent bien de faire état des arrangements qu’ils ont entre eux à Bruxelles ou Strasbourg. Le président socialiste Hollande a soutenu la nomination du libéral Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne vendredi dernier et cette  nomination devrait être approuvée à la mi-juillet par les eurodéputés de tous poils.  Ce soutien ne devrait pas exclure les Verts grâce notamment aux recommandations de Daniel Cohn-Bendit, pour qui l’enthousiasme du Luxembourgeois envers le traité transatlantique et ses conséquences désastreuses pour l’environnement et la santé des consommateurs français  ne semble pas poser problème.

N’étant plus à une contradiction près, nous apprenons qu’hier c’est le socialiste allemand Martin Schulz qui a très largement remporté la présidence du Parlement européen grâce à la complicité des élus de l’UMP et de leur groupe parlementaire au Parlement européen.

En effet, le  groupe du PPE (le plus important)  auquel appartiennent les élus  l’UMP  a fait le choix de ne présenter aucun candidat pour ne pas faire d’ombre au candidat socialiste. La présidence du Parlement européen étant  censée compenser la nomination de Juncker.  Si la confidentialité du vote nous empêche  de savoir si Nadine Morano, Rachida Dati ou Brice Hortefeux ont apporté concrètement  leur voix  à un socialiste, l’analyse du vote nous pousse à étudier les alternatives qui s’offraient à eux en l’absence d’un candidat de leur famille politique.  Auraient-ils soutenu le candidat  de l’extrême gauche ? Le candidat du groupe des réformistes qui ne compte pas de représentant français, ou bien la candidate Lunacek auteure d’un rapport faisant la promotion de la théorie du genre et de la possibilité pour un enfant d’avoir plus de deux parents ?

Enfin, si le joker de l’abstention leur permet de sortir cette impasse par une pirouette, leurs électeurs sont en droit de questionner leur appartenance un groupe qui participe ce genre de manipulation  anti-démocratique.

Cet énième exemple démontre  que dans la doctrine européenne ce qui compte est l’adhésion à une conception européenne unilatérale et que l’opinion des peuples n’a pas d’importance.   

Laure Ferrari
Déléguée nationale à l'Europe des Nations et des Projets
Secrétaire Départementale du Bas-Rhin