Pour faire face à une pénurie d’organes importante, encore faut-il sensibiliser les donneurs car comme dit le slogan « don d’organes, un lien qui nous unit » chacun doit donc se poser la question. La loi indique que nous sommes tous donneurs d’organes et de tissus, sauf si nous avons exprimé de notre vivant le refus d’être prélevé.
En France, 3500 greffes de rein et 1300 greffes de foie sont réalisées par an.
Je laisse la parole à un jeune, greffé des poumons en pleine crise sanitaire :
«Nous étions en confinement depuis un mois ; je prenais un antibiotique prescrit par mon médecin traitant, lorsque j’ai commencé à avoir des symptômes : fatigue, visage rouge et corps marbré. Mon médecin a de suite pensé au Covid. La semaine qui suivit fût très compliquée : j’avais énormément de mal à dormir à cause de mes maux de tête, j’avais le visage tout rouge et gonflé jusqu’au cou et des difficultés à respirer. Je suis admis aux urgences de l’hôpital de Cholet, en section Covid. Les médecins se sont focalisés sur ce virus. Puis je suis descendu en réanimation car mon état ne me permettait plus d’être géré par la pneumologie. J’ai eu droit à un second test PCR : négatif. J’ai tout de suite été mis sous masque à oxygène pour, deux jours plus tard, être mis sous Optiflow. Nous étions alors le 3 mai. Le lendemain, alors que mon état s’aggrave, l’équipe décide de me plonger dans un coma artificiel (afin de donner au corps la possibilité de se reposer au maximum.) Ils m’ont par la suite intubé. Après quelques heures de ventilation artificielle en décubitus ventral, la situation ne s’étant pas améliorée, l’équipe de Cholet appelle l’UMAC d’Angers afin de poser le système d’oxygénation extra-corporelle (ECMO). Une fois mon état stabilisé, l’équipe du CHU d’Angers me transfère dans la nuit dans leur hôpital en réanimation. Je tiens à remercier toute l’équipe de Cholet et d’Angers : ils se sont énormément dévoués et ont dû faire face à de nombreuses difficultés dans mon cas.
Hélas, l’équipe a dû se résigner à me transférer à l’hôpital Foch pour être greffé. Deux jours après être arrivé dans la ville de Suresnes, j’ai été greffé des deux poumons le 28 Mai 2020.
J’ai conscience d’avoir eu beaucoup de chances (dans mon malheur) car le donneur a été trouvé en une nuit. De nombreuses personnes décèdent faute de greffons. Les débuts à Foch n’ont pas été faciles : j’ai dû réapprendre à manger, à me mettre assis, debout, à marcher, à parler. Le 9 juillet 2020, j’ai pu rentrer à la maison après 2 mois et demi d’hospitalisation. Mesurant 1,84 m, je ne faisais plus que 47 kg à mon retour à Cholet. La reprise de poids a été très longue mais depuis 2022, ma santé s’est stabilisée et j’ai pu retrouver une vie quasiment normale. Actuellement, je recherche des stages afin de revenir dans le monde du travail ! Maintenant, ma vie s’organise ainsi : j’ai un rendez-vous tous les 3 mois à Suresnes, des antirejets à prendre matin et soir et une santé plus que correcte par rapport à ma greffe ! Je suis capable de refaire du sport, du cardio et j’ai également retrouvé, il y a 3 mois, mon poids d’avant greffe. Les médecins de Foch confirment que la cause de la destruction de mes poumons n’est pas virale .Merci à l’hôpital Foch de m’avoir permis d’obtenir cette greffe et qu’elle se soit passée dans les meilleures conditions possibles avec un suivi parfait et une équipe plus que compétente.
J’ai une grande pensée pour le donneur et sa famille sans lesquels je ne serais plus là pour en parler.
Je fais ce témoignage dans le seul but de diffuser ce message : nous pouvons tous accepter ou refuser de donner nos organes à notre mort … Mais le plus important est de le dire à nos proches afin que, le moment venu et avec toutes les difficultés qui accompagnent le décès, les proches soient bien au clair concernant la volonté de la personne décédée. Il existe un registre national des refus sur lequel on peut s’inscrire : 11 % des Français sont inscrits sur ce registre. Mais sans consigne clairement laissée aux proches, ces derniers refusent le don bien plus souvent. Finalement, ce sont 37 % de refus enregistrés.
En parler ne fait pas mourir, positionnez vous et informez en vos proches.
Je voudrais remercier le parti politique « Debout La France » de me permettre de diffuser ce message au plus grand nombre et « France Adot 49 » de m’inviter à parler lors de conférences dans les associations, les lycées… »
Le témoignage de Julien vaut plus que de grands discours.
Il s’agit de sauver des vies. MERCI ! Véronique ROGEZ