Budget de la sécurité sociale : les salariés pressurés pour payer la crise

Rien n’arrêtera ce gouvernement : pour rembourser la dette aux marchés financiers, pour continuer à financer le trou sans fond de la crise de l’Euro, pour compenser l’asphyxie de l’économie par le libre-échange intégral et déloyal , tout sera bon plutôt que de changer de politique.

La ligne est maintenant claire : les Français devront assumer individuellement une part croissante de leur frais de santé. Les mutuelles, en elles-mêmes déjà inégalitaires, ont été surtaxées au dépend des revenus les plus modestes. Ce sont maintenant les allocations familiales et les allocations logement qui ne sont plus indexées sur l’inflation… mais sur la croissance économique, elle-même étouffée par une politique qui va dans le mur !

Les indemnités journalières sont rognées, alors que les Français s’arrêtent de moins en moins et le plus souvent pour des maladies graves. Pour un nombre croissant de ménages, la survenue de la maladie est un drame économique. Quand aux arrêts-maladies de courte durée, ils sont d’abord et avant tout le produit de conditions de travail de plus en plus insupportables, du stress croissant, de la course folle à une compétitivité inatteignable face au dumping social des pays à bas coûts de production.

La protection sociale a servi d’amortisseur à la crise sociale. Elle a permis aux français de vivre un peu moins durement qu’ailleurs la folie d’une politique économique et monétaire qui va dans le mur. Mais faute de croissance, les caisses se vident et c’est à cette protection sociale qu’on s’attaque désormais, parce qu’un gouvernement aux abois voudrait s’en sortir sans toucher aux fondements de sa politique, toute entière tournée vers l’intérêt des banques, des fonds financiers et des grands groupes délocalisateurs.

Au lieu de refinancer la protection sociale par une CSG généralisée progressive aussi bien sur les revenus du travail que sur ceux du capital, et par une taxe sur la valeur ajoutée qui pénaliseraient les importations à bas coûts tout en allégeant les charges sociales pour les entreprises, on donne un tour de vis supplémentaire qui ne fera qu’étouffer un peu plus notre pays et notre peuple.

Le candidat socialiste, on le voit bien, n’a rien d’autre à proposer parce qu’il n’entend pas changer le fond de cette politique suicidaire. Seule une nouvelle politique économique et monétaire peut permettre à la France d’échapper à la régression, au désespoir, aux explosions sociales de plus en plus violentes.

C’est le vrai enjeu de 2012.

François Morvan

Vice-président de DLR

Délégué national à la Santé