Arnaud Montebourg : juste critique, fausse route

La critique faite à la ligne Hollande-Valls par Arnaud Montebourg est totalement pertinente et rejoint la nôtre. L’économie française est atone, les rentrées fiscales réduites. Dans un tel contexte, l’austérité budgétaire prolonge la récession, le chômage de masse, et le “pacte de responsabilité” est une mesurette qui ne permettra pas aux entreprises de redécoller tandis que l’Etat n’est plus en mesure d’assumer la protection sociale.

Mais les solutions d’Arnaud Montebourg n’en sont pas, parce qu’il ne dit rien sur le libre-échangisme déloyal qui tue notre économie, et qu’il continue à s’en remettre à la sacro-sainte Europe pour changer de politique monétaire. Il plaide dans le vide pour un “électrochoc” européen que le gouvernement allemand vient à nouveau de refuser sans ambiguïté.

Dans ces conditions, passer de l’aide aux entreprises à l’aide aux ménages ne constituerait qu’un nouveau saupoudrage. La hausse de la consommation qui s’ensuivrait, peut-être, bénéficierait d’abord aux importations à bas coût et ne relancerait pas l’emploi en France. La puissance publique n’y gagnerait pas de nouvelles recettes  significatives et continuerait donc à creuser son déficit.

Il n’y a qu’une seule voie : rétablir un protectionnisme raisonnable aux frontières, retrouver la maîtrise de la monnaie pour que la banque centrale puisse refinancer la puissance publique à 0% au lieu de continuer à engraisser les banques privées. Ce n’est que dans ces deux directions que l’on peut œuvrer à redresser l’emploi qui est la vraie et réelle porte de sortie.

Tant que la “gauche de la gauche”, dans toutes ses nuances,  ne l’aura pas compris, elle restera une mouche du coche.

 

François MORVAN

Vice-président de DLR