Accord sur la “sécurisation de l’emploi” : tout ça pour ça

Après 3 mois de négociations qui devaient aboutir à un accord historique sécurisant l’emploi en France, le MEDEF a finalement obtenu les signatures de trois syndicats sur cinq.

Le but pour le patronat est de « hisser la France au meilleur standard européen de flexisécurité ».

Pour la CGT et FO non-signataires,  c’est « un recul historique des droits des salariés ».

Cet accord prévoit notamment :

  • L’ encouragement des  employeurs confrontés à de « graves difficultés conjoncturelles » à flexibiliser les salaires dans le cadre d’accords du « maintien de l’emploi »
  • la simplification des  licenciements économiques des grandes entreprises
  • la création d’ un CDI intérimaire et étend la précarité à titre expérimental sous forme de contrats « d’intermittence »

En ce qui concerne les nouveaux droits des salariés, sont prévus :

  • Une complémentaire santé pour tous avant 2016
  • Des droits rechargeables au chômage en 2014
  • Droit individuel à la formation
  • Présence de 2 représentants du personnel au conseil d’administration des entreprises de plus de 5 000 salariés.

En fait, les discussions sur un recours au chômage partiel afin de maintenir en poste les salariés menacés  ne débuteront que dans 15 jours.

La légère surtaxation à 7 % (au lieu de 4 % aujourd’hui) des contrats de moins d’un mois n’incitera pas les employeurs à renoncer à ces contrats courts. D’autant que cela peut facilement être détourné par une embauche sous CDI assortie d’une période d’essai assez longue.

Quant à la durée de travail minimum à temps partiel de 25 heures par semaine, les dispositions comportent nombre de possibilités de dérogation.

Dans le contexte de crise que nous connaissons, les salariés vont devoir rapidement faire face aux nouvelles exigences de mobilités professionnelles et géographiques de leurs employeurs qui conduiront aux licenciements s’ils ne peuvent s’adapter.

Nous sommes bien loin  des solutions proposées par notre parti.

Rien ne viendra freiner l’envolée du chômage tant que nous ne mettrons pas en place :

  • Un minimum de protectionnisme pour relocaliser les emplois
  • La réduction des charges sociales compensée par la taxation des produits importés
  • de véritables plans de recherches et des projets industriels pour répondre aux  grands défis de notre époque

La seule voie de salut pour les salariés français : que la France et l’Europe sortent de la récession et créent enfin de la croissance.

 

Maguy Girerd
Membre du Bureau national de DLR
Déléguée nationale au Progrès social