Les mots de l’Europe – Industrie

Industrie: Ensemble  des activités  économiques  qui produisent  des biens  matériels  par la transformation et la mise en œuvre de matières premières.

Inscrit dans le traité de Rome dès 1957, le principe de la « concurrence libre » a été interprété par la Commission de Bruxelles et la Cour européenne de justice dans un sens dogmatique qui a fini par  s'imposer  dans  le  traité  de  Maastricht  et  les  traités  suivants,  au  point  d'être  quasi­ constitutionnalisé.  Ainsi, si  la  propriété  publique  n'est  pas  interdite  à  proprement parlé, elle  est fortement  découragée  par  une  interprétation  très  tatillone  de  la  non­distorsion  de  concurrence (obligation pour les entreprises bénéficiares de subventions publiques illicites de les rembourser), de la non­discrimination nationale et de la liberté de circulation des capitaux, étendue à ceux en provenance  des  pays  hors ­UE  à  partir  du traité  de Lisbonne. S'ajoute  à cet  arsenal juridique  un climat idéologique libéral très dissuasif pour l'intervention des Etats dans l'économie, surtout pour ceux qui peinent à se conformer aux normes de gestion orthodoxes de l'Union européenne. Enfin, la dégradation des finances publiques, fatale dans le contexte d'euro cher et d'ouverture totale des frontières, est aussi un frein puissant à toute politique industrielle ambitieuse.

 
Concrètement,  il  est  impossible  pour  la  France  d'investir  massivement  dans  des  secteurs stratégiques (comme la Chine ou les Etats­Unis) ou d'empêcher des OPA hostiles, sans violer les règles  rigides  de  la  concurrence  communautaire  et  s'exposer  à  des  rappels  à  l'ordre  ou condamnations  judiciaires,  comme  à  la réprobation  générale  de ses  partenaires. C'est pourquoi, après avoir bradé Arcelor, Alcatel ou Péchiney, le gouvernement français est aujourd'hui incapable d'imposer  un sauvetage conforme à l'intérêt national d'une entreprise comme Alstom, qui risque d'être absorbée par des concurrents allemand ou américain.
 
Ainsi,  la  politique  dogmatique  de  la  «  concurrence  libre  et  non faussée »  additionne ses  effets nocifs à ceux de l'euro (qui détruit sa croissance et favorise certains pays au détriment des autres au sein de l'UE), de la libre circulation des travailleurs (qui pénalise des secteurs entiers en termes de compétitivité) et du libre échange intégral (qui permet la concurrence totalement déloyale des pays à  bas  coût  de  main  d'oeuvre).  Ainsi,  la  France  a  beaucoup  perdu  de sa  puissance  industrielle, détruisant  650  000  emplois  dans  ce secteur  entre 2000  et  2010  et  voyant ses  parts  de marchés mondiales passer de 4,7% à environ 3% sur la même période.
 
C'est pourquoi il faut d'urgence rompre avec cette UE mortifère, qui condamne à petit feu notre richesse  et  notre  avenir.  C'est  grâce  à  l'Europe  des  Nations,  permettant  des coopérations industrielles à la carte avec nos voisins (sur le modèle d'Airbus) comme la restauration de notre souveraineté économique, que la France pourra développer la stratégie efficace, agile et réactive, indispensable pour sauver notre modèle de société dans la mondialisation.