La Peine de mort suite à décision de justice a été appliquée en France jusqu’au XXème siècle, puis de moins en moins fréquemment au fil du temps. Sous la Vème république, on compte une cinquantaine d’exécutions capitales, la plupart avant 1970 (1). La dernière remonte à 1977, celle d’un certain Hamida Djandoubi pour viol, assassinat, actes de torture et de barbarie. Sentence exécutée à l’aide de la guillotine, célèbre invention française de 1792. La peine de mort est interdite en France depuis la Loi du 9 octobre 1981, dite Loi Badinter.
Pourtant, en y réfléchissant bien, il est actuellement officiellement autorisé en France d’ôter la vie à des êtres humains.
C’est notamment le cas concernant les dispositions légales récentes autour de l’avortement. C’est en 1975 que la Loi Veil a dépénalisé l’avortement considéré jusqu’alors comme illégal et trop souvent réalisé dans des conditions épouvantables. Le délai maximum de grossesse pour effectuer cette intervention a été alors fixé à 10 semaines. Mais ce délai a été porté à 12 semaines en 2001 puis à 14 semaines en 2022 (2) sous la pression des activistes d’extrême gauche. Rappelons que le cœur bat dès la 6ème semaine et que le fœtus est entièrement constitué dès la 10ème semaine. Madame Veil n’ignorait rien de ça. A 14 semaines un foetus mesure environ 12 cm et il est nécessaire de procéder à une dilatation du col de l’utérus pour l’extraire et le tuer, généralement par écrasement de la boîte crânienne.
Il y a un an, le 8 mars 2024, la France inscrivait le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans sa Constitution, ce qui, pour un avortement au-delà de la 10ème semaine, paraît en contradiction avec la Loi Badinter. Même si cela n’est pas encore le cas actuellement, cette disposition permet en outre d’envisager des mesures de rétorsion contre ceux qui refuseraient de pratiquer des avortements, notamment s’ils exercent dans des structures publiques sous contrôle de l’état ou des collectivités territoriales. Transformer les médecins en bourreaux aux ordres est en totale contradiction avec la déclaration universelle des droits de l’homme concernant les libertés de conscience, d’opinion et de religion (3).
Mais aujourd’hui, on nous annonce une nouvelle loi qui, elle, est destinée à l’autre extrémité de la vie, à savoir la vieillesse. Et là apparaît la notion d’euthanasie active, occultée par une sémantique adaptée mais pourtant bien réelle dans le projet de loi. Car il s’agit bien d’autoriser légalement la mise à mort d’un individu. On peut espérer qu’il faudra préalablement recueillir son consentement, mais quelle valeur aura-t-il en présence de troubles cognitifs ou de difficulté relationnelles ? Certains esprits mal intentionnés suggèrent que cette mesure permettrait de diminuer le déficit de l’assurance maladie et des caisses de retraite. Mais qui va prendre la décision de mise à mort et qui va pousser la seringue, à défaut de la guillotine ou du scalpel ? Là encore les médecins vont devoir tordre le « primum non nocere » (4) du serment d’Hippocrate qu’ils ont tous prononcé. Certes l’épisode COVID a montré que nombre d’entre eux d’en soucient comme d’une guigne. Mais quand même…
Au stade où on en est, on attend avec impatience la cérémonie médiatisée présidée par Macron et Ferrand pour l’insertion du « droit à l’euthanasie » dans la constitution.
Alors oui, la peine de mort existe bel et bien en France. Simplement, elle s’applique aux innocents plutôt qu’aux coupables. Nous sommes au cœur d’une conception totalement schizophrénique de la vie et de la mort. S’il est légal voire constitutionnel d’ôter la vie, la même logique doit conduire à rétablir la peine de mort pour les crimes les plus odieux, notamment ceux perpétués par individus pour qui supprimer une vie est normal. Respectons leur logique.
Actuellement, seuls 49% des français souhaitent le rétablissement de la peine de mort (5). Il est peut-être temps d’y réfléchir de façon plus approfondie.
1 – https://fr.wikipedia.org/wiki/Peine_de_mort_en_France
2 – https://www.amnesty.fr/droits-sexuels/actualites/ivg-constitution-france-long-parcours-avortement
3 – https://opseu.org/wp-content/uploads/2018/12/30_basic_human_rights_list_french.pdf
4 – https://fr.wiktionary.org/wiki/primum_non_nocere
5 https://fr.statista.com/statistiques/661677/francais-adhesion-retablissement-peine-de-mort-france/